
Tempête de neige de 1971
Le 4 mars 1971, la ville de Montréal est ensevelie sous une couche de 43 à 48 centimètres de neige, tombée en 24 heures (le volume de neige diffère selon les stations météorologiques utilisées comme source, c’est pourquoi on peut trouver des chiffres différents).
La tempête a été provoquée par une profonde dépression météorologique. En fait, la quantité d’eau tombée n’a pas été tellement plus grande que celle d’une forte pluie. Il faut se rappeler que cette chute de neige qui a laissé quelque 45 centimètres de neige au sol est équivalente à une pluie de 45 millimètres, soit, une pluie forte, mais tout à fait normale au Québec. Il faut cependant multiplier par 10 ce volume de neige tombée, pour comprendre pourquoi Montréal a été au bord de la catastrophe, parce que la neige est beaucoup moins dense que la pluie.
En général, Montréal reçoit entre 200 et 250 centimètres de neige annuellement, avec une moyenne sur 30 ans de 216 cm; et le Service météorologique du Québec envoie un avertissement de neige abondante lorsqu’on atteint 15 centimètres ou plus. Le taux de précipitation normal est de 2 centimètres en une heure.
Le 4 mars 1971, les rues deviennent impraticables. Le seul moyen de transport qui relie les différents points de la ville, sur ses plus de 2 mille kilomètres de rues et plus de 3 mille kilomètres de trottoirs, est la motoneige.
La circulation automobile s’arrête et le transport en commun est paralysé. À certains endroits, des bancs de neige « poussent » jusqu’au deuxième étage. En plus de la motoneige, des montréalais utilisent des skis de fond ou des raquettes pour communiquer.
De plus, la tempête est accompagnée de vents violents atteignant jusqu’à 110 kilomètres/heure et de poudrerie (le terme québécois pour définir de la neige suspendue dans l’air, le terme français étant la chasse-neige).
À Montréal, 17 personnes ont péri, la plupart sont des personnes âgées, victimes de crises cardiaques. Le courant est interrompu pendant dix jours, parce que plusieurs poteaux d’électricité sont brisés et de nombreux câbles sont tombés. La presse est suspendue pendant plusieurs jours.
Montréal a reçu, ce vendredi-là, entre 4 h et 15 h, une précipitation exceptionnelle, surtout en décembre. Cette tempête spectaculaire du 4 mars 1971 a marqué l’histoire de Montréal.
La même année, des pluies diluviennes causent un glissement de terrain qui engloutit le village de Saint-Jean-Vianney au Saguenay : 31 personnes sont tuées.
On se souviendra à Toronto, le 11 décembre 1944, plus de 48 centimètres de neige étaient tombés en pleine guerre contre l’Allemagne nazie, provoquant la fermeture des usines militaires.
Notons finalement qu’à Montréal, le record est aux alentours de 325 cm (ce qui n’est pas rien!).
.jpg)
Montréal enneigée. Photo : © Grandquebec.com.
Voir aussi :
- Grève des pompiers de Montréal en 1974 : Montréal en flammes
Pour clore une discussion, j’aimerais savoir s’il y a eu aussi une grosse tempête de neige en février 1972, où tout le transport en commun a été paralysé…?
Merci à l’avance pour la réponse
Bonjour Jeannine.
En effet, il y a eu une grosse tempête de neige, le 2 mars 1972 (pas en février), qui a paralysé la plupart du Québec: Voir http://grandquebec.com/ligne-du-temps-xx-siecle/ligne-du-temps-1972
L’ors de la tempête de 1971, j’ai été un des rares véhicule à embarquer sur le traversier de baie Ste-Catherine pour traverser le Saguenay, les autres véhicules étaient un camion de poste Canada et une Woxwagen. Et quand je suis embarqué sur le traversier, il falait payer le passage rendu de l’autre côté, mais avec l’accumulation de neige, je n’ai pas pu me rendre à la cabane de paiement. J’ai couché dans mon véhicule, et le lendemaine ce sont les souffleuses qui ont ouvert la route. Mais le lendemain, le traversier devenait gratuit. Alors c’est pour moi une façon de me rappeler la fin du paiement du traversier de Tadoussac. Moi je revenait de Baie-Comeau.
Voilà mon anecdote.
Je cherche un article qui aurait parut en 1971 suite à un accident de la route qui aurait entraîné la mort de trois personnes de la même famille (monsieur et madame Larouche ainsi que leur fille de moins de 14ans). Merci car je ne sais comment trouver l’information.
Je me rappelle que j’était camelot à l’époque, j’avais 11 ans et j’avais 110 client pour le journal de Montréal sur le plateau Mont-royal, J’avais réussi à passer tout mes journaux avec de la neige plus haute que mon nombril, wow, c’était toute une journée.
31 janiver 2014: je me souviens très bien de cette tempête. Mon oncle Robert Laniel qui demeureait à Charlemagne, était venu chercher mon père Paul Langlais (rue De Martigny dans le nord de Montréal) pour faire du bénévolat avec lui. Ils allaient mener en motoneige les personnes en détresse (personnes âgées sans électricité, par exemple) vers un endroit sûr ou encore les malades à l’hôpital. Mon père a toujours été fier de l’aide qu’ils ont apportée cette journée de tempête mémorable. Nous habitions au premier étage et la neige était à la hauteur de notre balcon! C’est l’année où je me suis mariée, je ne l’oublierai jamais.
Votre photo debutant votre article sur la tempête de ’71 comporte un pick-up chevrolet des années ’90 …
lolll c’est vrai qu’ils auraient dû mettre une photo de l’époque !!