Rues de Montréal
Par Hector Berthelot
… Fouillons encore les archives de l’Hôtel de Ville de Montréal. Nous y trouverons les renseignements suivants sur l’histoire de nos rues et de nos places publiques :
L’ouverture de la rue Guy remonte à 1815. En cette année les magistrats ordonnèrent « l’ouverture d’un chemin à travers les propriétés d’Étienne Guy, pour faciliter les communications du chemin haut du faubourg Saint-Antoine, ou de celui venant de la Côte-des-Neiges, avec le chemin bas du même faubourg venant de Lachine ».
En 1817, on légalisa l’ouverture des rues King, Queen, Prince, George, Nazareth et Gabriel, le long du terrain du Petit Séminaire (c’est-à-dire, du deuxième Collège de Montréal qui, alors, était sis sur le terrain occupé de nos jours par le marché à foin, coin des rues Inspecteurs et Saint-Paul).
Pendant la même année, on continua la rue Saint-Paul jusqu’à la rue McGill. La rue Saint-Maurice fut percée en 1817 et elle portait autrefois le nom de Saint-Paul. En fait,, elle a été appelée Saint-Paul, par l’arpenteur Charland dans son plan de Montréal de 1801. Un plan datant de 1830 lui donne aussi ce nom. Cependant, dans l’Almanach des adresses de Doige, publiée en 1819, figure une rue Saint-Maurice, au faubourg des Récollets qui peut difficilement être autre. Elle apparaît aussi, sous ce dernier nom, dans le plan officiel de 1835, reproduit par Bosworth dans Hochelaga Depicta. Jusqu’alors, cette rue ne communiquait point avec la rue McGill.
En 1818, on légalisa l’ouverture des rues Sainte-Hélène, Lemoine et des Récollets formées sur l’ancien terrain des Récollets. La rue Coté fut ouverte, elle aussi, en 1818 (mais elle n’apparaît pas dans l’Almanach de Doige de 1819).
En 1818, on ouvrit également la rue Dubord (aujourd’hui, l’Avenue Viger) dont le terrain fut donné à la ville par MM. Louis-Joseph Papineu et Antoine Dubord.
L’année suivante, on forma la ruelle Busby.
En 1822, il y eut des négociations entre les magistrats et le commandant du génie pour continuer la rue Notre-Dame à travers la citadelle qui s’élevait à l’endroit où se trouve aujourd’hui la Place Dalhousie. Les travaux commencèrent l’année suivante.
En 1826, on continua la rue Visitation et la rue Campeau. En la même année on perça la rue Saint-Huvert qui s’étendiat depuis la Petite Rivière (rue Craig ou aujourd’hui rue Saint-Antoine) jusqu’à la rue Mignonne sur un terrain donné par M. Hubert Lacroix, descendant du colon de ce nom.
En 1828, on forma la rue Desrivières entre le faubourg Saint-Antoine et le faubourg Saint-Joseph. En 1830, on continua la rue Lacroix du coin de la place Dalhousie jusqu’au rivage du fleuve. La rue Lacroix s’étendait de la rue Craig (Saint-Antoine) aux quais. La compagnie de chemin de fer du Pacifique Canadien l’a fait disparaître pour installer la gare Viger.
En 1833, la ville de Montréal acheta des Messieurs du Séminaire Saint-Sulpice une partie de leur terrain devant l’église paroissiale pour agrandir la Place d’Armes et redresser la rue Notre-Dame.
La place Richmond fut ouverte en 1833.
En 1834, Juilus Patrick McCabe, imprimeur, proposa aux magistrats de se charger de numéroter toutes les maisons de la ville et des faubourgs. En fait, les maisons portaient déjà les numéros en 1819 et plus tôt, mais le numérotage était loin d’être systématique d’après l’étude que l’archiviste E-Z. Massicotte a fit dans l’Almanach de Doige.
25 novembre 1844
D’après Le beaux vieux temps, par Hector Berthelot, compilé revu et annoté par É-Z. Massocotte, éditions Librairie Beauchemin Limitée, Montréal, 1924).

Lire aussi :
- Origine de quelques rues de Montréal
- La petite rivière (rivière Saint-Martin)