La rue Papineau deviendrait une autoroute semblable à Décarie
Leçons de l’histoire de Montréal
La ville de Montréal projette, de transformer radicalement la rue Papineau pour en faire une autoroute semblable à Décarie. Il s’agit, bien entendu, d’un projet à long terme gardé jalousement secret par les autorités municipales qui attendraient le bon moment, après l’Expo, pour annoncer avec éclat cette bonne nouvelle.
Par le fait même, l’administration Drapeau-Saulnier répondra à la requête du Syndicat de la construction de Montréal (CSN) « au sujet du chômage dans l’industrie de la construction dans la région de Montréal ».
Évidemment, il serait également délicat pour les administrateurs de la métropole de dévoiler tout de suite ce projet, encourageant du même coup les spéculateurs à « faire la passe ».
C’est pourquoi M. Lucien Saulnier, interrogé à ce sujet, a nié qu’un tel projet soit à l’étude. Plusieurs indices permettent cependant de croire que la transformation de la rue Papineau en une autoroute est susceptible d’être réalisée d’ici à 5 ou 7 ans.
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Le directeur du Service municipal d’urbanisme, M. Aimé Desautels, a admis qu’un projet de la rue Papineau existe. Il est à l’étude mais sa concrétisation ne se ferait pas avant au moins cinq ans.
Dans les locaux du Service d’urbanisme, une carte de la ville de Montréal indique un tracé d’autoroute vis-à-vis de le rue Papineau.
D’autre part, un haut fonctionnaire du ministère de la Voirie du Québec, nous a fait savoir que « pour l’instant, c’est un projet de Montréal ». Il a laissé clairement entrevoir la possibilité que le gouvernement du Québec participe à cette réalisation d’envergure.
Autre indice révélateur, un agent d’immeubles qui dit avoir été mis au courant de ce projet par un haut personnage de l’hôtel de ville a déjà acheté plusieurs maisons situées sur le côté est de la rue Papineau, entre les rues Sherbrooke et Saint-Grégoire.
Le tracé de la Transcanadienne
Mais avant de préparer les plans définitifs de la future autoroute, les ingénieurs municipaux doivent d’abord connaître le tracé de la route transcanadienne dans l’est de la métropole. Soit de la rue Papineau vers l’est. Trois trajets sont à l’étude : les rues Notre-Dame, Lafontaine et Rouen. Pn connaîtra vraisemblablement la décision à ce sujet d’ici quelques semaines.
Par la suite, il sera évidemment beaucoup plus facile de préparer les plans pour le réaménagement permanent de l’entrée du pont Jacques-Cartier, du côté de Montréal. Aussi d’y prévoir l’accès sur la future autoroute. Les études détermineront alors si on doit aménager l’autoroute rue Papineau même. Ou encore dans une rue connexe, dans sa partie sud.
Par ailleurs, a l’extrémité nord de !a rue Papineau, le gouvernement du Québec a déjà annoncé qu’un pont reliera Montréal à Laval. On devrait compléter ce pont vers 1970.
Cette décision a encouragé Montréal à porter une attention spéciale a son projet d’autoroute. La prochaine étape consiste donc a connaître le tracé de la route transcanadienne dans l’est de la métropole. Après, les experts municipaux auront de meilleures données pour préparer le projet d’une autoroute rue Papineau.
(La discussion de ce projet a débuté en août 1967).