Grands changements à l’Hôtel de Ville de Montréal
1953 verrait une réorganisation des cadres du fonctionnarisme municipal – La retraite pour nombre de chefs de départements – Création de nouveaux services municipaux – Sectionnement, par exemple, du service des travaux publics
1953 verra vraisemblablement une réorganisation des cadres dans les hautes sphères du fonctionnarisme municipal. En effet, on parle de plus, à l’hôtel de ville de Montréal, de la création de nouveaux services municipaux et de la mise à la retraite de plusieurs chefs de départements.
Les chefs de l’administration songent sérieusement, dit-on, à sectionner, dès le 1er mai, le service des travaux publics. M. Claude Robillard deviendrait directeur des parc et jeux tandis que M.L.-P. Cabana deviendrait directeur de la voirie et de l’incinération.
Le projet de transformer ces deux divisions du service des travaux publics en des services distincts date depuis plusieurs années. Tout laisse croire que les membres du comité exécutif en sont venus définitivement cette année à la conclusion que le service des travaux publics avait pris trop d’ampleur, et que ses activités était trop diversifiées pour demeurer sous la direction d’un seul homme.
Interrogé à ce sujet, un membre du comité exécutif a déclaré qu’il ne s’agissait là que du début d’un projet de décentralisation des responsabilités à l’hôtel de ville. Nous voulons, a-t-il déclaré, procéder à toutes les modifications qui s’imposeront ou prévenir les conflits d’autorité et augmenter ainsi l’efficacité de l’administration de la Cité.
On prévoit que les crédits que nécessiteront ces changements seront insérés dans le budget municipal de la prochaine année financière.
Par la même occasion, le comité exécutif songerait sérieusement à obliger à prendre leur retraite tous les directeurs de services à l’emploi de la Cité depuis trente-cinq ans. Si ce projet se concrétise – et il ne faudra pour ce faire que l’adoption d’une résolution du comité exécutif, – seraient mis à leur retraite plusieurs directeurs de services dont MM. Arthur Hébert, directeur des achats et magasins ; Aimé Cousineau, directeur du service d’urbanisme ; J. Alphonse Mongreau, greffier de la Cité ; J.-B.-A. Mérineau, auditeur de la Cité ; et, à ce que l’on rapporte, M. Raymond Paré, directeur du service d’incendies.
Un membre du comité exécutif a déclaré à ce sujet qu’il s’agissait dans chaque cas de hauts fonctionnaires qui se sont acquittés de leur tâche avec dévouement. Si l’administration décide de les mettre à leur retraite, ce sera tout simplement parce qu’elle juge pour eux le moment venu de prendre un repos bien mérité.
Selon un membre du comité exécutif, il ne s’agira là que d’un début de réorganisation du personnel. Les commissaires ne s’en teindraient à la mise à leur retraite de directeur des services, pour le moment de moins, que pour ne pas empiéter sur les prérogatives des chefs de départements.
En vertu de la charte, les directeurs de services sont nommés par le conseil, sur rapport du comité exécutif, mais les membres du personnel sont « nommés, suspendus ou congédiés » par le directeur du service concerné, le comité exécutif ne faisant qu’approuver ou rejeter la recommandation du directeur. En somme, il importerait aux nouveaux chefs de départements d’apporter les changements qu’ils jugeraient appropriés au sein de leur personnel.
(Quotidien le Canada, jeudi 8 janvier 1953).
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