La protection du port de Montréal contre les grévistes
(La protection du port de Montréal, texte paru dans le Journal Le Canada, éditorial, le 16 mai 1903).
La longue ligne des « docks » de Liverpool (type de docks), sur une longueur de 7 milles, a été souvent le champ de bataille de grèves nombreuses contre lesquelles les commissaires du havre ont dû se protéger. Pour cela, les quais sont entourés d’un mur de protection de 20 pieds de hauteur, percé seulement par un certain nombre de portes dont la garde est facile.
Avec l’expérience que nous avons eue depuis quelques semaines, la plus simple prudence exige que nos commissaires du havre prennent sans retard leurs dispositions pour mettre les débardeurs désireux de travailler au chargement et au déchargement des navires à l’abri de tout danger de la part des grévistes de l’avenir.
Nous avons justement le mur de revêtement avec une palissade en fer. On peut le facilement mettre en état de défense dans la partie la plus importante du havre. Resteraient les portes dont on pourrait condamner un certain nombre en cas de grève par une palissade. Quelques hommes de police alors, armés de carabines, placés aux entrées suffiraient pour établir la plus grande sécurité pour les travaux paisibles des débardeurs.
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On évitera ainsi des dépenses considérables. En fait notre police sera amplement suffisante pour prévenir tout conflit. Il faut bien convenir que le chef Legault et le président du comité ont manqué absolument de jugement lorsqu’ils ont permis aux grévistes d’envahir les quais. Le mur de revêtement était tout indiqué comme base d’opérations, comme ligne de défense. C’est ce que les militaires ont compris de suite en faisant la garde des portes et en ne permettant à personne de franchir cette ligne sans autorisation.
En agissant ainsi, le chef Legault n’aurait eu aucune difficulté à maintenir la paix. Ainsi nous aurions $25,000 de plus, aujourd’hui, dans le trésor municipal. En attendant la nouvelle grève, que nos commissaires du havre se protègent. Surtout qu’ils fassent leur propre police, comme cela se faisait il y a 20 ans.
(Texte, paru dans le journal Le Canada, le 16 mai 1903).
Voir aussi :
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- Histoire passionnante du Vieux-Port de Montréal
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