Première automobile à Montréal : 22 allures différentes ! C’est mieux que la bicyclette ! Facile à conduire sans la nécessité de la maintenir en équilibre.
À Montréal, le premier propriétaire d’une automobile était Monsieur Ucal-Henri Dandurand, promoteur immobilier de Rosemont.
Son automobile, une invention américaine, passe par les rues le 21 novembre 1889 et tous les journaux annoncent qu’une nouvelle expérience sera tentée le 22 novembre, après-midi. Les médias invitent tous les intéressés se rendre sur la Place d’Armes, vers quatre heures, à voir à l’œuvre le véhicule incroyable.
Pour sa première sortie, le heureux propriétaire se fait accompagner par nul autre que monsieur le maire de la ville de Montréal, Raymond Préfontaine. Ils descendant sans problème la côte du Beaver Hall et remontant les rues de la même façon.
Les journaux constatent que la voiture conserve à peu près la même vitesse en gravissant une côte qu’en marchant sur un terrain plat, les décentes de côtes s’opèrent sans difficultés grâce à un frein à air dont elle est munie.
À l’époque quand son automobile était l’unique engin du genre, M. Dandurand posait toujours sur les sièges d’avant, à côté de son chauffeur, sa famille reléguée à l’arrière-plan de la voiture.
Une somme incroyablement haute pour l’époque fut déboursée pour l’achat de cette première automobile – 600$ ! De quoi être fier.
C’était une Waltham à vapeur. Mais toute la ville et tout le pays étaient certains qu’il s’agissait d’un moteur à électricité.
L’engin le plus moderne de la ville avait six réservoirs d’eau de 6,5 gallons chacun et elle pouvait parcourir de quatre-vingt à cent milles sans faire le plein. Le réservoir d’essence contenait vingt gallons.
D’ailleurs, la voiture pouvait atteindre une vitesse incroyable de 40 milles à l’heure. La machine était « aussi facile à conduire qu’une bicyclette, sans que l’on ait à la maintenir en équilibre » (l’expression tirée du journal La Patrie). L’automobile pouvait rouler à 22 allures différentes. Il faut remarquer cependant que la vitesse dans le cadre de la ville était limitée à 14 milles à l’heure.
De plus, le chauffeur avait l’obligation d’arrêter si un véhicule tiré par des chevaux apparaissait, pour ne pas effrayer l’attelage.
La réaction des habitants ? Simple à comprendre. Des bons Montréalais sont mécontents pas ce véhicule bruyant, tout le monde se plaint, Mé Dandurant est critiqué parce qu’il trouble la paix de la ville, etc.
Cependant, en 1903, le garage de M. Dandurand est composé déjà de quatre automobiles. Et cette même année la première automobile parcourt le trajet de Montréal à New York.
Messieurs Beauchamp et Préfontaine, quittent Montréal un jour à 16 heures et parviennent à New York le jeudi soir ! Rien plus que 5 jours pour parcourir une distance de six cent kilomètres ! Un exploit incroyable ! Ils ont dû avoir réparé une douzaine de crevaisons.
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