Le premier monoplan construit à Montréal
Le premier monoplan : Afin d’intéresser les journalistes aux premiers essais d’un nouveau monoplan, M. Max Daoust de la Daoust Realty Co, Ltd. a invité hier, le 22 septembre 1910, un représentant de chacun des chacun quotidiens montréalais à se rendre au Parc Sainte-Hélène, à Montréal-Sud.
Le trajet entre la ville et les propriétés de M. Daoust s’est fait en automobile. En une demi-heure environ, les deux voitures qui contenaient les journalistes, se trouvaient rendues au lieu de destination, après une promenade aussi agréable que rapide.
M. Daoust présenta alors ses invités à l’inventeur et au constructeur de la nouvelle machine, M. Achille Hanssens. Ce dernier est d’origine belge, de Braine-le-Comté. Il habite au Canada depuis onze ans et est avantageusement connu du public de la métropole pour ses nombreuses expériences en mécanique.
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« C’est en lisant un article sur les plus lourds que l’air, il y a quelque trois ans, a déclaré M. Hanssens, que j’ai conçu l’idée de construire mon premier appareil.
« J’en suis maintenant rendu à mon troisième modèle et j’ai l’espoir de voir bientôt mes travaux couronnés de succès. »
Le monoplan construit par M. Hanssens est du type Blériot avec quelques variantes assez marquées cependant sur certains points. Par une courtoisie qui ne manquera pas d’être fort appréciée de l’élément féminin, le nouveau monoplan a reçu le nom de La Montréalaise.
L’ensemble de la machine offre un aspect des plus gracieux avec ses deux grandes ailes blanches et la délicatesse de sa carrosserie. Les ailes ont une envergure de quarante pieds par douze de largeur. Elles se trouvent seize pieds de terre. La Montréalaise mesure trente et un pieds de longueur. L’hélice a sept pieds neuf pouces. L’engin peut développer une force de trente chevaux et imprime à l’hélice une rotation de 1200 tours à la minute à grande vitesse. L’appareil tout entier pèse environ 500 livres, et il a coûté à son propriétaire, M. Daoust, à peu près 1500$.
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Les constructeurs ont produit le monoplan, dans toutes ses parties, au Canada et avec des matériaux sortis des usines ou boutiques canadiennes. C’est ainsi que M. Paul Lair a fourni le moteur à quatre cylindres, MM. Mathieu et Frères, la carrosserie, M. Garth, les réfrigérateurs et le réservoir à gazoline. La compagnie Franco-Américaine a fabriqué l’hélice. La ferronnerie – Millen et Son, L. J. A. Surveyet et J. H. Walker. Pour ce qui est du aluminium et du cuivre, M. Daoust a eu recours à la Union Brass Foundry, et pour les fils d’acier à la Wire Rope Company. Le coton et la soie, c’est la Compagnie d’Auvents des Marchands qui les a fournis; les roues, la Girwood et Stockwell Company. Somme toute, la machine est essentiellement canadienne.
La construction de La Montréalaise commence depuis le mois de mai et le but de M. Daoust, en s’imposant les dépenses qu’il a dû faire – outre la pensée mercantile – de former une compagnie qui s’occuperait activement d’aviation et qui aurait un champ régulier pour ses essais.
M. Daoust est à organiser une compagnie, au capital de $250 000 et qui portera le nom de The Canadian Aeroplane Co. On érigera une usine au parc Sainte-Hélène, pour la construction des monoplans et autres appareils d’aviation.
Voir aussi :
- Envolée de l’avion robot C-54
- Essais d’aviation réussis avec un aéroplane construit à Montréal
- Chronologie de l’aviation canadienne