Le premier de cent autobus
Dans la matinée d’hier (30 avril 1915), les autorités municipales étaient averties que le premier autobus venait de faire son apparition à Montréal.
Dans l’après-midi, c’était le peuple qui à son tour recevait un avis grâce à une randonnée accomplie par cet autobus dans les rues de la cité.
Après un arrêt devant les bureaux du quotidien La Presse, l’autobus se rendit à l’Hôtel de ville de Montréal, où l’échevin L.-A. Lapointe et quelques autres invités en descendirent.
Cette voiture, déclara l’échevin Lapointe, répond à tout ce que nous pouvons demander : confort, grandeur, sécurité. Donnons-lui « fair-play ». Il parait que dans plusieurs grandes villes, on enlève même les voies de tramways à mesure que se multiplient les lignes d’autobus.
Cet autobus est le premier d’une centaine que vont arriver incessamment à Montréal. Il peut contenir 42 personnes assises, tant à l’intérieur que sur l’impériale. De l’impériale, la vue est magnifique. Le nouvel autobus a ceci de particulier qu’on y accède sans marchepied, au niveau du trottoir.
« La ville de Montréal, continue l’échevin L.-A. Lapointe, a tout intérêt à ce que la compagnie canadienne des Autobus réussisse, puisqu’elle est actionnaire pour $600, 000 dans cette compagnie, d’après le nombre des actions qui lui ont été octroyées quand cette compagnie obtint sa charte. Des directeurs choisis dans le Bureau de contrôle et le Conseil municipal ont même été nommés ».
Actuellement, un procès a été intenté afin de faire déclarer illégal le règlement passé par la Ville et donnant l’hospitalité aux autobus. Mais la Ville a gagné devant tous les tribunaux jusqu’en Cour d’Appel.
(C’est arrivé le 30 avril 1915).

Voir aussi :
- Historique du tramway à Montréal
- Le tramway de Montréal est municipalisé
- Les cochers protestent contre le tramway
- Old Dobbin
- Retour du tramway à Montréal
- Transport en commun