Le civisme n’est par la propriété de personne
Le Parti civique de Drapeau sera distinct de la L.A.C.
L’ancien maire de Montréal, Me Jean Drapeau, a annoncé officiellement hier, le 25 septembre 1960 la formation d’un Parti civique de Montréal, distinct de la Ligue d’action civique et sans attache à aucun parti fédéral ou provincial; il l’a fait au cours d’une conférence de presse de deux heures, au comité central de l’est du nouveau groupement, rue Papineau, près de Ste-Catherine.
Le nouveau parti présentera des candidats aux 66 postes de conseillers. M. Drapeau en a donné hier une première liste partielle de 43 noms.
Le nouveau parti aura pour devise: Au service de toutes les classes.
Son but: «Nettoyer la ville de l’administration néfaste actuelle Fournier-Savignac-Croteau-Gagliardi.»
S’il le faut, les candidats du nouveau parti lutteront contre ceux de la Ligue d’action civique. «Nous aurons des candidats partout. C’est pour se battre, mais nos efforts seront principalement dirigés contre l’administration actuelle».
Rupture consommée
M. Drapeau a donc confirmé officiellement la rupture des 16 conseillers élus en 1957 sous l’égide de la Ligue, et du conseiller de classe C qui dans une déclaration aujourd’hui historique ont, le 12 septembre dernier, révélé qu’ils n’avaient reconnu que Me Drapeau comme leur seul chef.
L’ancien maire a annoncé que deux autres conseillers se sont joints à leur groupe, M. Edmond Hamelin, à qui la L.A.C. n’avait pas fait d’opposition à la dernière élection municipale et M. Jean-Paul Lemieux.
Émile Genest
Parmi les candidats du Partie civique de Montréal, on remarque le nom d’Émile Genest, artiste de la radio et de la télévision et commentateur sportif, celui d’une femme, Mme Louis Limoges, publicitaire, et celui d’une personne de langue anglaise, M. Kenneth Ryall.
Au cours de sa conférence de presse, M. Drapeau a souligné que « le civisme n’est la propriété de personne », et il a souligné que le parti civique de Montréal ne s’intéressera qu’au sort de la population de Montréal, de son industrie, de sa jeunesse et qu’il ne peut être question de l’étendre aux champs provincial ou fédéral. Il a également souligné que le groupement est en excellentes relations avec les deux gouvernements supérieurs.
Me Drapeau a attribué la rupture entre lui et M. DesMarais à la personnalité de M. DesMarais. Il a admis que cette personnalité était attachante, que M. DesMarais a beaucoup de qualités. « Rien de ce que j’ai pu dire de M. DesMarais dans le passé n’est à retirer. Mais je luis connais aussi une faiblesse, il manque de cette souplesse, je ne dis pas de tous les genres de souplesse, mais de cette souplesse souverainement nécessaire même avec ses collaborateurs les plus proches ».
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