On décrète l’annexion de Notre-Dame-de-Grâces
Annexion de Notre-Dame-de-Grâces à Montréal : Québec – Le comité des bills privés de la législature, sous la présidence de M. Tessier, député de Trois-Rivières, commence ce matin, 26 avril 1910, l’étude du bill de Montréal. La délégation envoyée par le conseil est au complet, et les contrôleurs sont venus, conduits par le maire Guérin.
Les municipalités environnantes de Notre-Dame-de-Grâces, Maisonneuve, Longue-Pointe, Rosemont, Westmount, etc. sont aussi représentées, soit par leurs maires, soit par des échevins ou des avocats.
Après l’adoption du préambule du bill, vient la question d’annexer Notre-Dame-des-Grâces.
M. O. Marcil, maire, et M. J. O. Sullivan, avocat, s’opposent au projet, se disant en cela soutenus par la majorité du conseil et des contribuables.
Notre-Dame-de-Grâces, disent-ils, se gouverne mieux que Montréal, dont elle est, du reste, séparée par Westmount. Elle n’est pas opposée à l’agrandissement de Montréal, mais aux conditions proposées, lesquelles ne visent qu’à favoriser cinq ou six grands propriétaires de terrains, qu’ils veulent exempter de taxes, sous prétexte de culture, en attendant qu’ils les divisent en lots à bâtir, qu’ils vendront bon prix.
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M. Dougall McDonald, échevin de Notre-Dame-de-Grâces, se lance dans une longue digression sur les Sauvages de Caughnawaga. Tout cela pour s’opposer à l’annexion…
M. le curé Bibaud, de Notre-Dame-de-Grâces, appelé à donner son avis sur la question devant le comité, se prononce pour les propriétaires agriculteurs contre les propriétaires spéculateurs, lesquels s’opposent au bill. Il termine en disant que la majorité des habitants est pour l’annexion à Montrtéal, où les intérêts des catholiques ne sont pas toujours respectés.
L’honorable M. Jérémie Décary fait savoir que la majorité des contribuables lui a demandé de favoriser l’annexion. Son hon. le maire Guérin, de Montréal, entrant dans le débat, déclare qu’en somme les deux côtés sont en faveur de l,annexion, mais que le uns veulent attendre que Notre-Dame-de-Grâces soit plus endettée. C’est Montréal qui y perd dans cette annexion puisque Montréal, dont le pouvoir d’emprunt ne dépasse pas quinze pour cent, annexe une ville dont la dette est de $1,100.000 sur une évaluation foncière de $5,000.000. Le plus tôt se font les annexions, conclut le maire, le mieux c’est.
MM. Sousineau, député, et L.-A. Lapointe, terminent la discussion, après quoi on prend la vote, et la proposition de recourir à un référendum est battue par 26 à 7.
Le comité des bills privés a donc décrété l’annexion de Notre-Dame-de-Grâces aux conditions proposées par Montréal.
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