La naissance du Plateau Mont-Royal
C’est ici même, avec l’installation d’une toute première entreprise artisanale, qu’aurait pris naissance le quartier du Plateau Mont-Royal.
C’est en 1710 que Jean-Louis Plessy ou Plessis dit Bélair (né en 1678 et décédé en 1743) achète des terrains dans le secteur afin d’y installer une tannerie.
À cette époque, le territoire du quartier est toujours constitué de grands espaces non construits et est parsemé de ruisseaux provenant de la montagne, dont un qui coule à proximité et qui est à l’origine du choix de l’emplacement par Plessy.
Il s’appellera par la suite « le ruisseau de la tannerie » puisqu’il servira directement aux opérations de tannage, opérations qui nécessitent des quantités d’eau importantes. En 1714, la tannerie compte huit apprentis. La tannerie des Bélair cessera ses activités après une période d’environ 50 ans, mais la famille possédera des terrains pendant longtemps, ainsi qu’un « château » dans les environs.
Ce noyau de la tannerie et cette partie du territoire, qui jouxte des gisements importants de pierre calcaire, donnera justement naissance un peu plus au nord, en 1846, au village de Coteau Saint-Louis, surnommé aussi « village des pieds-noirs ». Ce premier noyau villageois structuré se forme à proximité des lieux d’extraction, le long d’un chemin qui, après s’être appelé également « chemin de la tannerie » prendra plus tard le nom de « chemin des carrières ». C’est à partir du territoire de ce village original que seront détachés tous les autres villages du Plateau.
L’actuelle avenue du Mont-Royal s’est également nommée, à l’origine, le « chemin de la tannerie » ainsi que le « chemin des Bélair » ; mais, au milieu du dix-neuvième siècle, elle prend le nom de « chemin du Mile-End ». Le passage du temps l’appellera bientôt à devenir l’axe structurant de ce nouveau secteur de la ville, à servir d’assise commerciale à cette nouvelle « banlieue » formée par le village Saint-Jean-Baptiste (1861), établi depuis un certain temps, et le village de Saint-Louis du Mile-End (1878), qui deviendra par la suite une jeune ville industrielle.
Le travail du cuir et plus tard l’extraction de la pierre seront les premières productions organisés sur le territoire et seront à l’origine du peuplement de ce quartier qui deviendra l’un des centres artistiques et culturels de la métropole.
Jean-Louis Plessy s’installe ici, car sa tannerie doit être éloignée de la ville à cause des odeurs fort désagréables dégagées par ce travail. Il s’agit alors de la troisième tannerie de Montréal ; après celle de la famille Rolland à Saint-Henri et celle de Delaunay-Barsalou. Le traitement des peaux se fait en trois étapes s’étalant sur une période de 12 à 24 mois. On y traite surtout les peaux des animaux avec lesquels on fait boucherie : vaches, bœufs, chevaux, etc. La production, surtout à des fins locales, se concentre principalement sur la sellerie et les sangles ; mais bien sûr aussi sur les chaussures et les boîtes.
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