Mystic Rill

Tragédie de Mystic Rill et un incident fantastique

(Le 10 août 1919, le feu éclate au Mystic Rill et dans une partie du Scenic Railway au Dominion Parc de Montréal. Sept personnes sont ensevelis sous les décombres et trouvent la mort. Voici ce que s’est passé après la catastrophe, selon La Presse).

On a transporté hier après-midi, à la morgue un cadavre qu’on venait de découvrir dans les ruines du Mystic Rill, au parc Dominion. Il était en état de décomposition avancée. Le détective Adélard Constantin de la commission des incendies et du bureau des détectives, a fait des démarches nécessaires à son identification et a reconnu que s’était le corps du jeune Jean-Robert Ferland, le fils du Dr. A. Ferland qui a été tué à l’incendie du Mystic Rill.

Cette nouvelle identification suscite des complications qui ne se sont jamais produites à la cour du coroner. Le Dr. Ferland a identifié la semaine dernière un cadavre qu’il a pris pour celui de son fils. Il l’a enterré dans son terrain au cimetière de la Côte-des-Neiges. Il avait cru reconnaître son fils par un collet négligé et un morceau de chemise.

De plus, s’était le plus petit des cadavres, trouvés dans les ruines, et le jeune Ferland n’avait que 13 ans.

Mais hier après-midi, on s`aperçu de l’erreur. Sur le corps qu’on venait d’apporter, les employés de la morgue et le détective Constantin ont trouvé un rosaire, une chaussure noire avec talon de caoutchouc et d’autres articles qui, décrit par le détective Constantin au Dr. Ferland, ont été reconnus comme appartenant à son fils. Le docteur a demandé au détective de bien vouloir déposer ses objets en lieu sûr : la mère de la malheureuse victime voulant les conserver comme souvenir.

Désolation d’une mère

Un dialogue bien touchant s’est engagé hier, lorsque le détective Constantin téléphona à Madame Ferland au sujet de son fils. Elle répondit clairement à toutes les questions et fit la description de tous les objets que le détective tenait entre ses mains. Dès lors, il n’y avait plus aucun doute ; le corps récemment trouvé était bien celui du jeune Farland. La malheureuse mère comprit alors que le corps inhumé dans le cimetière de Notre-Dame-des-Neiges, n’était pas celui de son petit Jean. Sa voix s’étouffa dans un sanglot lorsqu’elle demanda au détective de s’assurer aussitôt que possible si l’identification était exacte.

Les objets trouvés sur le corps ont été déposés à la morgue. Il semble aujourd’hui à peu près certain que le Dr. Ferland a inhumé le jeune Carbonneau, en guise de son fils, et que le corps enterré par les parents de Carbonneau, est celui du jeune Italien Antonio Cicci, retrouvé la journée même de l’incendie.

(Texte publié dans La Presse le 20 août 1919).

Mystic Rill
Mystic Rill, Dominion Park, vers 1910. Carte postale ancienne.

Pour en apprendre plus :

2 réflexions au sujet de “Mystic Rill”

  1. Je voudrais vous aviser que le nom du jeune italien est Antonio Cicci, et non Ciccio. C’est mon grand-oncle. Il péri dans l’incendie du Mystic Rill avec son épouse de trois semaines.

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