
Mystérieuse affaire, rue McCord ; un mort, un détenu
Une affaire mystérieuse a été mise à jour par la police montréalaise, au début de la soirée d’hier. Il s’agit d’un sexagénaire trouvé mort dans de troublantes circonstances, en son humble domicile du quartier Sainte-Anne, mieux connu autrefois sous le nom de Griffintown. Le frère du mort est détenu à la sûreté municipale, en attendant le résultat de l’autopsie du cadavre du défunt, qui porte de multiples ecchymoses. Entre-temps, les limiers de la brigade préposée aux homicides font enquête.
Le mort est M. James Matthew Rappel, 61 ans, qui habitait 268, rue McCord. Le cadavre fut transporté à la morgue, peu avant 10 heures, hier soir, par l’agent Arthur Larouche, de la Cour du coroner, où une autopsie en sera pratiquée. Incessamment, par les médecins légistes provinciaux. Il y aura ensuite enquête du coroner.
Celui qu’on détient est John Rappel, 57 ans, même lieu de domicile.
La demeure des frères Rappel est une maison en brique de deux étages, dont l’intérieur laisse beaucoup à désirer. On raconte dans le voisinage que les deux frères, qui habitaient seuls cet endroit, se querellaient presque constamment. La maison en question était excessivement froide, hier, car aucun feu n’y existait. Le tout était, rapporte-on dans un état des plus négligés.
Une altercation
Nous avons appris par l’entremise des policiers enquêteurs que le plus jeune des frères Rappel – qui semblait perpétuellement en chômage – était entré aux petites heures hier, soit peu avant 1 heure – dans un état d’ébriété assez avancé, et qu’une violent altercation s’ensuivit entre les deux frères.
Jusqu’au matin, dit-on, on entendit le bruit de chutes répétées, sur le parquet, de sorte que la police fut finalement alertée par des voisins, à 5 h.26 hier soir.
Le lieutenant John Moore et le sergent Stanley Weir, du poste numéro 6 (rue Montfort), furent les premiers arrivés sur les lieux, avec les agents Wilfrid Suavé et Marcel Duplessis, de la voiture #322, de la brigade de Radio-Police.
Le plus âgé des deux frères fut alors trouvé mort, gisant sur un lit dilapidé et il portait de nombreuses ecchymoses à la tête, au visage et sur le corps. Un interne d’hôpital, qui constata le décès, exprima l’opinion que la mort remontait à quelques heures, au moment de la macabre découverte.
Perquisitions
La Sûreté municipale fut subséquemment alertée et le capitaine William John Fitzpatrick, chef de la brigade préposée aux homicides, se rendit sur les lieux, accompagné des sergents-détectives Sylvio Bertrand et Richard Jones, de la même équipe. Les sergents-détectives Léo Francœur et André Legoff furent en outre dépêchés sur place de même que le capitaine-détective Marcel Meunier et les sergents-détectives Henri Thibodeau et André Levert, du service des empreintes digitales.
De longues perquisitions suivirent l’arrivée sur les lieux des nombreux limiers, arrivés là au début de la soirée, et ce n’est que plusieurs heures plus tard, soit peu avant 10 heures, que le cadavre fut finalement transporté à la morgue de la rue Saint-Vincent. Entre-temps, le capitaine Meunier et ses acolytes prirent toutes les photos et empreintes nécessaires à la cause.
C’est l’autopsie qui révélera s’il s’agit d’un cas de mort naturelle ou accidentelle, ou d’une nouvelle affaire d’homicide.
(Cette nouvelle date du 24 janvier 1950).

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