Les armes à feu contre la vague de crimes

La vague de crimes, les armes à feu et les vagabondes

Devant la vague de crimes qui sévit sur Montréal, il est bon que les honnêtes gens soient armés et surtout qu’ils sachent se servir des armes à feu, disent des hommes d’affaires qui depuis quelques années s’exercent au tir.

Ces cours sont donnés au Club de revolver Armurier du Nord, rue Saint-Zotique. Les organisateurs ont comme élèves quatre dames dont une fleuriste, une modiste et une corsetière.

C’est dans le sous-sol de l’établissement de MM. Vincent et Henri Pons que se donnent ces cours. Tout le sous-sol, plafond compris, est en béton armé. On a aménagé quatre compartiments dans lesquels les élèves se placent pour recevoir une partie de leurs cours et pour s’exercer au tir.

Les cibles sont placés à 50 pieds de distance sur les panneaux posés devant une plaque de fer d’un quart de pouce, armée. On a placé à l’arrière de ces panneaux une bonne épaisseur de sable afin d’ajouter encore à la sécurité.

Comme au théâtre

Tout est réglé comme au théâtre et le « régisseur » est le capitaine d’équipe M. Albert Ruffolo, qui donne des ordres suivis à la lettre.

Quand les élèves sont dans les compartiments, il demande : « Prêts à droite? , Prêts à gauche ? Prêts sur la ligne de feu ? Et quand chacun a répondu « Oui ». Il ferme les lumières à l’exception de celles qui éclairent les cibles et il dit : « Tirez! »

Pendant que les coups sont tirés, il ne quitte pas les yeux de son chronomètre et les instructeurs Vincent et Henri Pons regardent les lèves par un office pratiqué à cet effet ou bien se placent en arrière des élèves qui n’en sont qu’à leurs premières leçons.

Une fois le temps prévu écoulé, le capitaine dit : « Arrêtez de tirer!, Armes sur table! », puis il allume les lumières.

Les cours sont donnés au tableau noir pour indiquer, entre autre, comment se servir de la mire et comment fonctionne les armes à feu. On apprend aussi à défaire les armes à feu, à les nettoyer et à les conserver afin de prévenir les accidents et de s’assurer que les armes sont toujours en parfait ordre.

Tous les élèves ainsi que les instructeurs s’accordent à dire qu’avant de posséder des armes à feu, il faut savoir comment s’en servir. En fait, ce n’est pas pratique de porter des armes si on ne sait pas s’en servir ! Acheter des armes de n’importe qui est la pire des choses, d’abord parce qu’on peut acheter des armes qui sont défectueuses, ensuite et surtout parce qu’il n’y a aucun contrôle d’exercice sur ceux qui se procurent des armes. Les armes ne devraient été vendues que par des armuriers reconnus et seulement après avoir obtenu l’autorisation de la police.

Quelque 150 vagabonds tombent dans les filets de la police

La campagne entreprise par la police dans un effort pour enrayer le crime à Montréal a pris un aspect des plus intenses, en fin de semaine, quand plus de 150 personnes furent appréhendées, en pleine rue, en différents endroits de la métropole et enregistrés dans le livre d’écrou, au département des prisonniers, rue de Champs-de-Mars, sous des accusations techniques de vagabondage.

Les activités de la police, à cette occasion, furent très particulièrement fructueuses entre 10 heures samedi soir et 3 heures hier matin. Une centaine d’hommes, qui ne purent donner d’explications plausibles au sujet de leur présence en ces lieux, furent alors arrêtés et conduits au quartier général de la force constabulaire locale et subséquemment logés dans les cellules.

Quelques-uns des individus appréhendés sont soupçonnés d’avoir trempé dans les affaires plus ou moins graves survenues depuis quelque temps, dans la métropole, et on a logé contre eux une accusation technique de vagabondage, en attendant « la fin des perquisitions ».

Malgré l’extraordinaire vigilance des autorités policières, en fin de semaine, deux nouveau vols à main armée ont eu lieu, ce qui porte maintenant à trente-cinq le total des « hold-ups » perpétrés dans la métropole, depuis le début de la nouvelle année.

Peu après 7 heures, samedi soir, deux « gunmen » firent irruption dans un magasin d’accessoires électriques, la propriété de M. Harry Slofsky, 208 ouest, rue Dorchester, et ils le soulagèrent d’une somme de $130 en billets de banque avant de l’emprisonner dans une petite pièce sise à l’arrière de cet établissement de commerce.

Le second « hold-up » fut commis à 2 heures, hier matin, et la victime en est M. Jean-Marc Bournival, chauffeur de taxi, qui habite 8555, avenue des Belges. Ce vol de $50 fut perpétré par deux jeunes bandits, chemin Saint-Michel, près des limites de Montréal.

(Cela est arrivé à Montréal le 23 janvier 1950).

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Carabines et fusils.Photographie de Megan Jorgensen.
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