Institut Canadien de Montréal
L’Institut canadien de Montréal naît le 17 décembre 1844 à l’initiative d’un groupe de jeunes libéraux canadiens français.
Parmi ses fondateurs figurent de célèbres Québécois: Jean-Baptiste-Éric Dorion (président de 1850 à 1856), François-Xavier Garneau, Antoine Gérin-Lajoie, Joseph Doutre, Napoléon Aubin, James Huston, Joseph Lenoir, ou encore George Batchelor.
Victor Hugo accepte d’être désigné comme membre externe de l’Institut.
On pense que plusieurs membres de l’Institut avaient des liens avec la franc-maçonnerie. Parmi ces membres, on cite Honoré Beaugrand, Marc-Aurèle Plamondon, Arthur Buies, Louis-Antoine Dessaulles, Étienne Parent et d’autres écrivains et journalistes célèbres.
Au moment de la fondation de l’Institut, on a choisi la devise: Justice pour nous, justice pour tous; Raison et liberté pour nous, raison et liberté pour tous.
Très vite, l’Institut Canadien de Montréal devient un important centre de débats politiques et de conférences sur les différents aspects de la vie sociale du pays. Il y avait aussi une bibliothèque publique avec des milliers de livres et de publications périodiques. On y trouve des œuvres de Voltaire, de Diderot, de Victor Hugo, d’Alphonse de Lamartine, tous ces auteurs étant mis à l’index Librorum Prohibitorum par le Vatican.
L`Institut est la source des idées politiques défendues par le Parti rouge qui représente les libéraux radicaux québécois et qui sont idéologiquement les successeurs du défunt Parti Patriote. Ses membres sont d’ardents défenseurs des idées politiques libérales.
L`Institut s’est doté d’une salle de lecture et de salles de conférences.
En raison des activités de l’Institut de Montréal, le clergé déclare une croisade contre l’institution et ses membres. Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal de 1840 à 1876, ordonne d’expurger la bibliothèque de l’Institut. En 1858, toutes les sections de l’Institut Canadien hors de Montréal cessent de fonctionner, mais ses membres refusent de céder et continuent leurs activités. En effet, de 1856 à 1871, l’Institut Canadien de Montréal a présenté 128 conférences publiques, 68 conférences privées réservées à ses membres et a tenu 213 débats qui ont lancé la mode des assemblées en période d’élections.
On y discute de la théorie de l’évolution, des thèmes liés au pouvoir pontifical, au rôle de l’église, aux limites de la liberté de la presse. De plus, à l’initiative de l’Institut, on érige un monument aux patriotes.
Le 7 juillet 1869, l’Église met à l’Index des Livres interdits l’Annuaire de 1868 de l’Institut Canadien de Montréal et sa bibliothèque est déclarée lieu indésirable. L’évêque, Mgr Bourget, frappe l’institution d’interdit, et refuse les derniers sacrements et la sépulture chrétienne aux membres de l’Institut. La salle de conférences ferme ses portes en 1871.
Finalement, après des années de lutte, l’institut ferme ses portes en 1880. Au même moment, l’Institut Canadien de Québec accepte de se débarrasser de ses livres «immoraux» et survit à ce prix.

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