
Lutte contre les incendies
Dès la fondation de Montréal et jusqu’au milieu du XIX siècle, la lutte contre les incendies dans la ville est assumée par les volontaires et les militaires de la garnison.
La première caserne de pompiers de la ville fut installée à l’intérieur de l’ancienne église Notre-Dame construite en 1672 et qui devient le premier point de ralliement des sapeurs. Dès la première alerte, les volontaires accouraient vers l’église afin de se procurer les pelles, pioches, seaux, haches et sacs de sable qui y étaient entreposés.
C’est en 1734 que l’intendant de la Nouvelle-France Hocquart prend les premières mesures pour mettre sur pied et structurer un premier service de lutte contre les incendies à Montréal. On désigne alors quatre points stratégiques de la ville où on entrepose de l’équipement rudimentaire qui est mis à la disposition des ouvriers en bâtiment afin qu’ils puissent intervenir sur les lieux d’incendies avec un minimum d’outillage.
Au début du XIXe siècle, trois sociétés de lutte contre les incendies existent à Montrél. Tout naturellement, une rivalité s’élève entre ces organismes donnant ainsi lieu aux conflits qui les empêchent de combattre le feu efficacement. Finalement, le 14 mars 1829, la promulgation de l’acte pour « établir une Société pour prévenir les Accidents du Feu » met un terme à ces conflits.
La nouvelle Société constitue une escouade plus efficace pour la lutte contre les incendies, mais elle est chargée également de rédiger de nouveaux règlements anti-incendies (qui dite soit en passant n’aident pas beaucoup).
C’est en 1852 que survient le plus marquant des incendies du XIXe siècle. Durant ce sinistre, pas moins de 1112 maisons de la ville sont détruites, laissant près de 15 000 personnes sans abris.
Suite à ces désastres répétés et fréquents, le conseil municipal de la Cité de Montréal décide de mettre sur pied un organisme permanent – le Département du feu. Ce premier service des incendies regroupant des sapeurs-pompiers professionnels qui travaillent à temps plein, voit le jour en 1863. L’équipe loge dans la caserne au 609-611, rue Craig (aujourd’hui, rue Saint-Antoine) appelée Central Station (Station Centrale).
C’est la première véritable caserne de pompiers, construite à cette fin. La ville a engagé l’architecte Henri-Maurice Perrault pour la conception de la caserne qui porte en toute logique le numéro 1 du système de numérotation des casernes.
En 1870, le Département de feu de Montréal possède déjà neuf édifices de service en fonction. Ces bâtiments en bois sont érigés par des charpentiers sont assez petits et les Montréalais les baptisent Maison des pompes. Personne ne pouvait y reposer (mise à part la Station Centrale) et « les maisons des pompes avaient un but strictement utilitaire – on y gardait l’équipement. D’ailleurs, un gardien y était de service.
À la fin du XIXe siècle, le Département du feu fait l’acquisition de ses premières pompes à vapeur et de quelques voitures tirées par des chevaux. On commence à remplacer graduellement les maisons des pompes par des bâtiments en brique. Dès lors, la volonté des autorités municipales consiste à construire des casernes de pompiers prestigieuses intégrées dans la trame urbaine. En somme, la caserne devient un point de repère dans les quartiers municipaux, tout comme les églises et les écoles.
En 1900, la ville de Montréal compte trente-deux casernes de pompiers, dont sept subsistent toujours (de ce nombre, 22 furent construites par la ville et 10 furent ajoutées au répertoire grâce aux annexions de villes et villages par la ville de Montréal).
En 1918, on compte déjà quarante-cinq casernes de pompiers en fonction sur le territoire de la Cité de Montréal. C’est à cette époque que les véhicules motorisés entrent progressivement en fonction, en remplacement des voitures à traction hippomobile.
Entre 1920 à 1950, douze autres casernes de pompiers viennent s’ajouter au parc immobilier du service des incendies et les véhicules, l’outillage, la communication, les casernes s’améliorent sans cesse. Désormais, les pompiers sont formés aux plus récentes techniques de combat d’incendie.
En 2002, tous les services d’incendies de l’île de Montréal sont fusionnés pour former le Service de sécurité incendie de Montréal. Aujourd’hui on dénombre sur l’île de Montréal un total de soixante-cinq casernes de pompiers en opération, dont une cinquantaine sont situées sur le territoire de la Ville de Montréal, et les restantes sont localisées dans les villes de banlieues.
Pompiers de Montréal, panneau artistique dans l’arrondissement de Tétreaultville. Photo : © GrandQuebec.com.
Pour compléter la lecture :
- Premier service des incendies à Montréal
- Caserne sur la Place D’Youville
- Caserne des pompiers #23
- Caserne sur l’avenue Mont-Royal
- Caserne Letourneux
- Caserne 27
- Caserne 30
- Caserne de Lachine
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