À l’hygiène
La ligue anti-tuberculose de Montréal et la Ville veulent prendre des mesures efficaces pour prévenir la propagation de cette maladie. La lèpre à Montréal, elle n’est pas contagieuse. – Les bains publics.
On a discuté des choses intéressantes hier après-midi à la commission d’hygiène, présidée par l’échevin Ames.
Il y a quelque temps, une délégation de la Ligue de Montréal, contre la tuberculose, se présentait chez le maire et demandait la collaboration de la Ville à son œuvre humanitaire.
Le docteur J. F. Laberge a donné hier, lecture d’une lettre signée par le docteur Richer et par lui-même. Cette lettre sera envoyée à tous les médecins de Montréal, et leur demandera de rapporter volontairement au bureau d’hygiène où à celui de la Ligue, 11 rue Bleury, à partir du 1er mai, tous les cas de tuberculose dont ils auraient connaissance dans les familles indigentes. La lettre ajoute que la Ligue s’engage à faire visiter par ses inspecteurs, les cas signalés; à fournir les infirmières, les crachoirs et les aliments diététiques nécessaires, ainsi que toute la littérature ad hoc qui sera distribuée à toutes les portes par les inspecteurs.
Le docteur Laberge demande à la commission d’hygiène d’insister auprès de la commission des finances pour l’impression de cette lettre aux médecins ainsi que pour les impressions subséquentes. Accordé.
Le but de la Ligue est essentiellement humanitaire. Il s’agit de prévenir, d’instruire tous les tuberculeux sur les précautions à prendre pour se guérir ou du moins les empêcher de semer la contagion autour d’eux.
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C’est un premier pas qui précède la fondation de sanatoria et d’endroits propres à recevoir les tuberculeux avancés, dont l’admission est actuellement défendue dans tous les hôpitaux.
Suit le rapport du docteur Pelletier du bureau provincial d’hygiène, relativement aux deux cas de lèpre déjà signalés à Montréal. Il appert d’après ce rapport que les symptômes de contagion sont disparus chez les lépreux qui habitent au numéro 137 rue St-Laurent. Néanmoins, il reste certaines précautions à prendre.
Le docteur Laberge explique ces précautions qui sont : visites hebdomadaires des cas par les inspecteurs sanitaires et désinfection du local; ce qui du reste a été fait.
Il paraît que la lèpre n’est pas si contagieuse qu’on le dit, que Montréal n’est pas la seule Ville où des cas semblables sont signalés. La lèpre se manifeste ordinairement par des écoulements par le nez. Le bureau sanitaire n’a pas jugé nécessaire d’ordonner la fermeture du magasin habité par les lépreux. Il y eut ensuit lecture du rapport du bureau provincial d’hygiène relativement à l’état sanitaire des rues de Montréal, relativement au fumier que les cultivateurs y laissent tomber. Cette question référée au Conseil.
M. Doré fait rapport au sujet des bains publics, et demande les fonds nécessaires pour le salaire des gardiens et l’entretien de ces établissements.
Le bain Gallery sera ouvert le 1er mai et fermé le 3 octobre, et M. Tucker est réinstallé dans ses fonctions de gardien.
Le bain d’Hochelague et celui de l’Île Ste-Hélène, seront ouverts le 1er juin et fermés, le 19 septembre.
M. Masson est réinstallé gardien pour le premier et M. Lessard, pour le second. Ce dernier a 18 ans de services.
A partir du 10 avril le bureau des examinateurs des plombiers siégera tous les vendredis soirs.
Le 11 avril, à 10.30 heures, a.m., il y aura examen pour les inspecteurs de lait. Les applications doivent être envoyées d’avance.
(Déniché dans l’hebdomadaire Le Canada, texte paru le 4 avril 1903).

Syndrome aparnétique
Nom donné en 1934 par André GILLES à l’attitude de refus adoptée par certains tuberculeux devant leur maladie, les sanctions et les thérapeutiques qu’elle impose; cette attitude s’extériorise souvent par des manifestations psychonévrosiques, qui prennent la forme d’une légère «excitation hypomaniaque avec instabilité, rire ou colère, ivresse d’actes contradictoires».
A. P.