La grève des policiers de 1943
Cette grève est déclenchée le 14 décembre 1943.
Syndicat des policiers de Montréal. Après la fondation de l’Association canadienne des policiers de Montréal, en novembre 1943, la Commission municipale qui administre la Ville de Montréal (l’administration municipale montréalaise est alors sous tutelle) refuse de reconnaître les trois syndicats municipaux. À fortiori celui des policiers, au motif qu’il est affilié à un organisme extérieur. Elle rejette donc en bloc le rapport d’arbitrage. La Commission municipale refuse par la même occasion de discuter de l’amélioration des conditions de travail de ses employés.
Le 13 décembre 1943, les trois syndicats ont uni leur force. Ils font parvenir un ultimatum de 24 heures pour les reconnaître comme des agents négociateurs. Cela conformément à la décision arbitrale. La Ville de Montréal ne bronche pas.
Devant l’impasse, la grève est déclenchée, mais policiers et pompiers mettent sur pied des équipes volantes pour répondre aux appels urgents.
La Ville de Montréal fait appel à la police provinciale et à la gendarmerie royale pour assurer la sécurité des citoyens, mais contrairement à la grève de 1918, aucun incident grave n’est à déplorer. L’arrêt de travail aura duré moins de 15 heures.
Finalement, l’administrateur de Montréal accepte de reconnaître le syndicat des pompiers, mais pas celui des policiers. Cependant, le premier ministre Adélard Godbout ordonne à la Commission municipale de se conformer au rapport du Conseil d’arbitrage. Ainsi, la ville reconnaît le syndicat des policiers d’emblée pour négocier une convention collective.
La négociation commence et six mois plus tard, le 22 août 1944, elle aboutit à la première convention collective négociée de ce deuxième syndicat de policiers montréalais.
Cette convention est globalement favorable au syndicat des policiers, qui a toutefois dû renoncer au droit de grève et à l’affiliation au CCT. Parmi les gains, les salaires avoisinent ceux de Toronto, et la semaine de travail passe de 84 heures à 48 heures. D’ailleurs, la Ville accorde un jour de congé par semaine à tous les policiers, et on ramène le nombre d’échelons qu’il faut franchir pour atteindre le salaire maximum au même niveau qu’en 1930.
À la suite de cette deuxième grève des employés municipaux montréalais, le gouvernement de la province de Québec modifie le cadre législatif. Notamment en matière de relations de travail en adoptant deux nouvelles lois.
Pour compléter la lecture :
- Fraternité des Policiers et des Policières de Montréal
- Association canadienne des policiers de Montréal
- Premier syndicat des policiers de Montréal
- La grève de 1918
- La grève de 1969
- La police au Québec (l’index thématique)
- Prix et falsifications en temps de guerre
- Le mois international en mai 1943