Grève des policiers de Montréal
Le 8 octobre 1969, l’armée canadienne fait son entrée dans la ville de Montréal dans le but d’assurer le maintien de l’ordre public.
C’est le maire Drapeau qui invoque la loi antiémeute pour stopper le chaos régnant dans la métropole après le déclenchement, le 7 octobre 1969, d’une grève de 2 400 pompiers et de 3 700 policiers de Montréal qui sème l’anarchie : des actes de vandalisme, des incendies, des attaques aux cocktails Molotov, des vols et des assauts sont perpétrés dans tous les coins de la ville.
La grève éclate le matin, le 7 octobre 1969, à la suite d’une décision de la Ville de Montréal d’imposer aux policiers municipaux des patrouilles à une personne et non à deux comme d’habitude. De plus, la Ville suspend la contribution financière au fonds de pension des employés municipaux.
En réponse, les policiers, réunis au Centre Paul-Sauvé, décident de tenir une « journée d’étude », alors que les pompiers décident également un arrêt de travail en solidarité avec leurs confrères.
On enregistre pas moins de 460 vols par effraction au cours de cette journée du «sept octobre rouge». Dans le quartier du siège de la Murray Hill, une compagnie de limousines et d’autobus, une véritable bataille rangée éclate entre des gangs de rue qui échangent des coups de feu (il semblerait qu’il s’agissait des chauffeurs de taxi qui réglaient leur compte à une entreprise qui leur faisait concurrence). Les dégâts sont évalués à plus de deux millions de dollars. Un agent de la Sûreté du Québec est tué par des malfaiteurs.
Pour restaurer le calme, le président du Comité exécutif de la ville de Montréal, Lucien Saulnier, demande officiellement au premier ministre Jean-Jacques Bertrand de prendre des mesures d’urgence.
Alors, c’est à ce moment que des centaines de membres de la Sûreté du Québec et l’armée canadienne sont appelés en renfort.
Jean-Jacques Bertrand déclare pour justifier cette décision : «Quand on crée un climat d’anarchie et de chaos, l’État n’a pas le droit de faillir à ses responsabilités. L`État doit agir, il agit» pour assurer aux citoyens de Montréal la protection des services de police et d’incendie.
Le matin 8 octobre, la loi 61 force le retour au travail des policiers et pompiers. Le gouvernement annonce que des amendes et des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an peuvent être appliquées aux grévistes. Ceux-ci retournent au travail.
L’armée canadienne reviendra l’année suivante au plus fort de la crise d’octobre.
Rappelons également qu’une grande grève des policiers et pompiers a déjà eu lieu précédemment, le 14 décembre 1943, quand les services municipaux de Montréal ont été paralysés à cause d’une décision du Congrès canadien du travail ou CCT, avec M. Paul Marquette à sa tête, de déclarer la grève parce que les pompiers et les policiers n’avaient pas été reconnus comme des employés de travaux publics.
