Feux de signalisation à Montréal
C’est en 1930 que la ville de Montréal fait installer les premiers feux de circulation. En effet, le développement de la circulation dans les rues du centre ville rendait caduque la simple présence de panneaux d’arrêt aux principaux carrefours. La ville a appliqué une approche scientifique : on a calculé le nombre approximatif de voitures et de piétons, le nombre d’accidents et les retards infligés aux conducteurs.
La décision d’installer des feux de circulation n’était pas unanime. De nombreuses personnes pensaient que le nouveau système allait causer des délais excessifs et détourner la circulation vers les quartiers résidentiels, où le système n’était pas encore implanté.
L’expérience débute à l’intersection des rues Sherbrooke et University. Elle s’avère positive, car le nombre de collisions diminue, la sécurité s’améliore et les délais sont réduits. Alors, en quelques années, on installe dans les rues jusque-là exemptes de signalisation, quelque 3000 arrêts obligatoires, 2300 interdictions de stationner et une centaine de feux de circulation.
Aujourd’hui, il existe plus de 1600 carrefours équipés de feux de circulation à Montréal. L’installation et l’entretien d’un feu de signalisation peut coûter entre 80 000 $ et 150 000 $. La décision de leur implantation est donc prise après mûre réflexion.
Nouvelle parue dans le journal Le Petit Journal le 4 mai 1930 : Signaux automatique à Sainte-Anne-de-Bellevue
Des signaux automatiques pour la réglementation du trafic sont en opération dans les limites de la ville de Sainte-Anne-de-Bellevue (aujourd’hui elle fait partie de Montréal). Le conseil de ville, en procédant à l’installation de ces signaux, l’a fait dans l’intérêt du public, utilisant les rues de la municipalité de même que pour le bien-être général de ses contribuables. Un règlement a été passé par le conseil relativement à ces signaux, règlement qui pourvoit à une amende pour toute contravention. Les officiers du trafic sont autorisés à arrêter sommairement quiconque enfreint quelqu’une des dispositions du règlement. Que le conseil de l’hôtel de ville, réalisant qu’il est nécessaire qu’une sanction pénale soit imposée, compte sur la bienveillante collaboration des automobilistes pour obéir à ces signaux et par là s’éviter tout ennui qui s’en suivrait au cas de contravention.
Ces signaux sont du type automatique électrique à trois lumières, verte, jaune et rouge, la lumière verte indiquant de procéder, la lumière jaune, prudence et la rouge, arrêt.
Ces signaux automatiques durant le temps qu’ils ont été en opération au cours de l’année 1929, ont été une amélioration très sensible sur les conditions du trafic et ont contribué à améliorer le bien-être général des résidents sur ces rues où le trafic est le plus intense. Aucune collision ni autre accident n’étant survenu à ces intersections et le bruit causé par les sirènes en cornant, a été entièrement éliminé.
Le conseil de ville sollicite la bienveillante collaboration de tous les automobilistes pour que le record établi au cours de l’année dernière soit maintenu.
lors de l’implantation nouvelle des feux de circulation, le piéton était-il tenu de s’y conformer?