Fêtes du Retour

La ville envahie : L’ouverture des Fêtes du Retour à Montréal est couronnée de succès

C’est aujourd’hui (13 septembre 1909) l’ouverture des Fêtes du Retour à Montréal. Dès hier soir, deux milles personnes étaient arrivées. Ce matin, les trains venant de toutes les parties de l’Amérique ont apporté de nombreux groupes d’excursionnistes qui venaient ou revenaient à la Métropole canadienne.

La plupart des rues sont pavoisées. Drapeaux et banderoles flottent. Les voitures de la compagnie des tramways portent, chacune, un fanion sur lequel on voit l’écusson officiel des fêtes. Le Back to Montréal est partout en vue. Ce qui est curieux c’est qu’à l’hôtel Windsor. Personne n’a retenu spécialement pour le temps des fêtes des appartements ou des pièces particulières. C’est la même chose dans tous les hôtels. Il est évident que les visiteurs se retirent chez des parents ou des amis.

Hier, à la cathédrale anglicane, l’évêque Fartage a prononcé un sermon remarquable sur le Retour à Montréal. Il a invité ses concitoyens à profiter de cette occasion des fêtes du retour. Cela pour assurer à la ville une administration plus honnête.

La scène très animée ce matin, à neuf heures, aux bureaux généraux de l’organisation, rue Peel. Ce n’est pas sans un vif plaisir que les excursionnistes ont appris que les maisons Johnson et Cochentaler accordèrent deux magnifiques trophées aux Montréalais qui viennent du pays le plus éloigné où qui ont été absents de la Métropole depuis le plus long temps.

Programme des Fêtes du Retour

Neuf heures du matin 13 septembre 1909 : Réception aux quartiers généraux, à l’angle des rues Peel et Sainte-Catherine.

Après midi : Courses à Blue Bonnets, matinées dans tous les théâtres, baseball dans le parc Atwater: Montréal contre Rochester. Exposition permanente au Builder’s Exchange, Édifice de la Banque des Cantons-de-l’Est, coin McGill et Saint-Jacques.

Le soir : Réception officielle au Parc Dominion. Feu d’artifice au parc, entrée du Royal Arcanium, au Stanley Hall, à huit heures et demie.

Beau succès du Parc Dominion

Depuis très longtemps, on n’avait été témoin d’une aussi brillante ouverture du Parc Dominion. Nous apprenons de bonne source que samedi et dimanche (mai 1930) derniers le record d’assistance fut brisé. Record établi quand le radio, l’auto et le cinéma n’avaient pas encore atteint leur popularité d’aujourd’hui. Décidément le Parc Dominion reste toujours le grand favori des lieux d’amusements. Avec ses nombreux avantages, ses multiples jeux et son infinité d’attractions de toutes sortes.

On a fait avec soin la toilette du Parc Dominion. En effet, ses allées sont nettes, ses bosquets d’arbustes et ses pelouses ont repris leur ton verdoyant. La fièvre monte ce « je ne sais quoi » qui repose l’esprit. Clle calme les nerfs et met de la poésie dans l’âme. Mais ceux qui aiment le bruit, ceux qui veulent rire, qui désirent des émotions vives, ceux qui demandent de l’activité sont servis à souhaits. Il y a la salle de danse, où les jeunesses valsent ou fox-trottent à cœur joie, au rythme du dernier grand succès d’Hollywood. Il y a la fameuse course à la Victoire qui donne la sensation du vide et de la vitesse à ceux qui voyagent dans ces montagnes russes.

*

Il y a encore les autos que l’on semble conduire soi-même, la chute qui vous fait faire un plongeon à sec (très avantageux pour ceux qui désirent avoir la peur mais non le mal). Aussi, il y a encore les chaloupes aériennes dont la vitesse laisse très loin dans l’ombre le fameux dirigeable qui fait tant de manières avant de venir nous montrer de quel gaz il se gonfle. Il y a des cuvettes baladeuses, l’autochenille (si amusant!), la maison du rire et des soupires.

Bref, il y a toutes les attractions de l’an dernier, même les figurines animées de Potvin. On y ajoute de nouveaux sujets à cet exhibit si remarquable parce qu’il est unique et à cause de son cachet artistique. Au nombre des nouveaux amusements du Dominion, il faut citer le « Drive Yourself », le « Booth » des pélicans qui baillent et du phoque (animé des meilleures intentions sans doute).

Il ne faut pas oublier de mentionner le cirque, les « rocheuses », la grande roue, ni les endroits où l’on peut étancher sa soif et calmer la fringale qui naît au fumet des frites.

Et pour finir, ajoutons que le Parc Dominion est d’accès facile car on peut s’y rendre rapidement de toutes les parties de la ville grâce au service ininterrompu des tramways.

Hôtel Windsor, photographie de l’époque, image libre de droit.

Voir aussi :

Laisser un commentaire