Évolution de Montréal par historien humoriste

L’évolution de notre ville décrite par un historien humoriste

Stephen Leacock, ancien professeur de McGill, vient de publier un livre qui connaîtra le succès

Macauly écrivit une « Histoire de l’Angleterre » avec l’intention d’en faire un succès de librairie. Il semble que ce fut aussi l’intention de Stephen Leacock, ancien professeur de l’Université McGill quand il écrivit « Montréal : Seaport and City. » – 29 décembre 1942.

Dans l’introduction, Leacock, un humoriste renommé, déclare que les historiens modernes craignent d’intéresser de peur de passer pour peu sérieux. Ils évitent l’humour et ne mentionnent jamais le décor, les paysages. C’est certainement l’inverse qui se produit dans le cas de Leacock.

« Montréal : Seaport and City » est plus qu’une histoire de Montréal. C’est aussi une narration des principaux événements de l’histoire de l’Amérique du Nord dans ce qu’ils ont de commun avec l’histoire de Montréal.

Évolution de Montréal

Dans son ouvrage, Leacock accomplit un pèlerinage à travers l’évolution historique de Montréal. Il parle de la découverte d’Hochelaga, il passe en revue l’époque française la traite des fourrures et les phases de l’occupation américaine et en arrive à l’état actuel de la ville comme grand port maritime de l’Amérique du Nord. Le tout est émaillé de remarques amusantes et pleines d’esprit d’observation. Il abandonne l’histoire de Montréal au moment où « le romanesque se change en finance et où l’église devient une maison de courtage » .

À travers ces pages on voit passer les immortels de l’histoire canadienne qui ont joué un rôle important sur les scènes montréalaises et nationales ; immortels français, anglais et américains. Leacock, avec un sens très vif de la description et de la narration, dessine ainsi que fresque de la vie à Montréal depuis la fondation jusqu’à nos jours.

L’étranger qui visite Montréal ou qui s’intéresse à notre ville trouvera dans ce livre plusieurs réponses à des questions qu’il s’est souvent posées, en particulier au sujet du caractère bilingue de la ville.

Leacock traite en effet de la portée du bilinguisme à Montréal, des systèmes éducatifs, de la vie familiale et des caractéristiques de la vie sociale.

Leacock aime le climat de Montréal et il en parle en poète. Il admet que certaines journées ne sont pas précisément chaudes, mais il affirme qu’elles sont corrigées par ce qu’il appelle « des actes de contrition météorologiques » .

Lacock, en véritable humoriste, ne quitte jamais un sujet sur la note triste. C’est ainsi qu’au sujet de l’entrevue avec Cartier et les Indiens. Il écrit : « Nous comprenons que nous sommes ici en face de l’origine des nombreux déjeuners-causeries qui ont tant de vogue au Canada et aux États-Unis ». Après avoir discuté le réel emplacement de l’endroit où Cartier lut l’évangile de Saint Jean aux sauvages, Leacock continue : « Il est étrange de penser que cet événement s’est passé à l’endroit où se trouve actuellement la hall du « University Club ». Voilà un geste qui pourrait certes être répété de temps à autre au même endroit. »

Mentionnons aussi le chapitre où il parle de ce qui a amené Montréal à perdre son statut de capitale à la suite des émeute du temps d’Elgin et de l’incendie des édifices du Parlement. Il écrit « une entente fut arrêtée d’après laquelle le siège du gouvernement serait trois ans à Québec et trois ans à Toronto, alternativement. Cela aurait été le Paradis tout à tour perdu et retrouvé. Cet arrangement ne plus à personnes. Une nouvelle capitale fut choisie : Bytown, sur la rivière Ottawa. Les envahisseurs Américains ne pourraient jamais, se disait-on, trouver cette capitale. »

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Que veut dire ce galimatias ? Une âme, un portrait : explique-toi donc ! Je n’y entends rien. (Marivaux Le jeu de l’amour et du hasard.)
Que veut dire ce galimatias ? Une âme, un portrait : explique-toi donc ! Je n’y entends rien. (Marivaux Le jeu de l’amour et du hasard.) Photographie de Megan Jorgensen.

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