
Histoire des épidémies au Québec
Au Québec, au XIXe siècle, tout comme dans la première moitié du XXe siècle, les épidémies ravagent des quartiers et des villes entières. Il suffit de se rappeler de l’épidémie de typhus en 1847, de l’épidémie de variole en 1885 et de grippe espagnole de 1918. Cependant, il y en a eu plusieurs autres, toutes meurtrières.
C’est le manque d’hygiène, les conditions d’insalubrité et les mauvaises conditions de logement qui expliquent les énormes dommages causés par les maladies épidémiques de l’époque.
Le système d’évacuation des eaux usées était vraiment rudimentaire. L’élimination des déchets et des carcasses d’animaux morts n’existait pas, de plus, personne ne se souciait de la pollution.
C’est en 1876 que le Bureau de santé de Montréal a été créé à l’initiative du maire Hingston afin d’initier la lutte pour la santé et la salubrité et donc de prévenir les épidémies.
Les conditions de logement deviennent un problème crucial pour la métropole, dont la population passe de 220 000 habitants en 1891 à plus de 420 000 habitants en 1921. Il faut noter encore que l’accroissement de la population est dû en partie à l’arrivée de nouveaux immigrants et de nombreux provinciaux venus travailler en ville.
En 1896, Herbert Brown Ames, constate dans une étude sur les quartiers ouvriers Sainte-Anne et Saint-Antoine que ce sont les mauvaises conditions de logement et de salubrité qui causent la propagation rapide des épidémies. C’est une des causes les plus importantes du taux de mortalité très élevé au Québec au XIXe siècle et au début du XXe. Plusieurs enfants meurent à cause des maladies diarrhéiques. Des laitiers ajoutent de la craie, de l’empois et de la cervelle de mouton afin d’accroître la densité du lait!
Vers la fin du XIXe siècle, pour lutter contre les épidémies qui déciment la population, les autorités s’engagent dans une vaste campagne de vaccination. La somme de dix dollars (équivalant d’une semaine de paie d’un ouvrier à l’époque) est offerte aux premiers volontaires qui oseront se faire vacciner.
Une autre mesure s’applique au début du XXe siècle afin d’améliorer l’hygiène : les bains publics sont construits. Les logements ouvriers étaient dépourvus de salle de bain, alors, en 1909, les autorités montréalaises font construire les bains Lévesque. De nombreux autres bains publics sont créés dans les quartiers ouvriers montréalais afin de permettre aux résidents de se laver.
En 1910, les «Goutte de lait» sont fondées. Ce sont des groupes de santé qui offrent conseil et soutien aux mères des nouveau-nés. En 1913, il existe déjà vingt-six centres. En quelques mois, le taux de mortalité des enfants dont les mères fréquentaient les «Goutte de lait» diminue de 19% à 5%.
Dans les années 1920, les médecins devaient encore se battre avec l’administration municipale afin de convaincre celle-ci de l’importance cruciale de l’hygiène pour la santé de la population. Olivar Asselin, le plus grand journaliste québécois, écrit à l’époque des séries d’articles expliquant aux fermiers la nécessité de se brosser les dents et de laver la tétine d’un nourrisson qui serait tombée au sol.
Ces notions d’hygiène, qui nous semblent évidentes, n’était pas encore répandues. À l’époque, ni les habitants du Golden Square Mile à Montréal, ni les ouvriers des quartiers pauvres ne se préoccupaient d’hygiène.
En 1918, le monde vit une pandémie de grippe espagnole née en Chine, mais surnommée espagnole car on a cru d’abord que la maladie avait été ramenée dans des boîtes de conserves importées d’Espagne. En quelques mois, la grippe espagnole fait entre 20 et 40 millions de morts partout au monde, soit plus que la première guerre mondiale qui avait duré 4 ans (1914-1918).
La médecine n’a rien pu faire face à ce fléau, et la pandémie disparaît d’elle-même au printemps 1919.
L’installation d’un réseau d’égouts par la ville de Montréal en 1932 a largement contribué à combattre ces épidémies.
Asclépios
Dans la Grèce antique, Asclépios (retenu sous le nom d’Esculape par les Romains) fut l’un des grands pionniers de la médecine. Il était citoyen d’Épidaure et élève de l’école de Pythagore (qui fut le haut lieu d’études de beaucoup de savants de l’époque). L’une de ses découvertes les plus remarquables est l’« électrochoc ». Asclépios avait compris que certaines formes de folie pouvaient être résorbées par traitement à base de… fortes surprises.
Cependant l’électricité n’avait pas encore été découverte, et l’Asclépios fonctionnait d’une autre manière.
Le sujet supposé « atteint de trouble psychiatrique » était déposé dans un tunnel sombre où il évoluait longtemps à l’aveuglette. À force d’avancer dans l’obscurité, tous ses sens étaient aiguisés, l’ouïe à l’affût du moindre bruit, les rétines à la recherche de la moindre lueur. La peur montait au fur et à mesure que le chemin s’allongeait. Soudain, alors que le sujet était au paroxysme de la perte de ses repères, il distinguait une lueur au fond du tunnel. Il fonçait vers ce puits de lumière, avec l’espoir de déboucher du tunnel sombre. Or, au moment précis où le malade atteignait enfin le trou et pouvait voir le ciel, Asclépios lui déversait sur le visage un panier rempli de serpents frétillants.
La succession rapide de l’angoisse, du soulagement, de l’espoir et la terrifiante surprise finale, provoquait l’effet d’« électrochoc » recherché. Ce principe d’errance dans un labyrinthe obscur, de découverte de la lumineuse issue, qui se conclut par l’apparition d’une frayeur extrême, a par la suite servi de structure dramatique pour certaines pièces de théâtre ou contes. Le récit pouvant avoir sur les spectateurs l’effet thérapeutique d’électrochoc, effet semblable à celui de l’Asclépios sur les fous.
Ennemi plus redoutable que le boche (nouvelle du 6 septembre 1939)
Aucun comté n’échappe aux ravages de la tuberculose – exhibit du Comité provincial de défense contre la tuberculose à l’Exposition
Voici un communiqué que nous transmet le Comité provincial de défense contre la tuberculose :
Pendant que les regards sont fixés sur la carte d’Europe — il n’y a rien comme la guerre pour nous apprendre ou réapprendre la géographie — le comité provincial de défense contre la tuberculose attire l’attention des visiteurs de l’Exposition sur un autre champ de bataille où, toutes proportions gardées, la destruction n’est pas moins terrible. Il s’agit des ravages que la tuberculose continue d’exercer dans notre belle province.
Hélas ! L’ennemi nous attaque partout à la fois et il n’est pas de comté qui échappe à son emprise. Par ailleurs, certaines zones sont, sinon complètement immunisées, du moins mieux protégées, particulièrement celles qui touchent à l’Ontario et aux États-Unis. Les offensives que nous avons nous-mêmes conduites, avec le concours de praticiens, du dispensaire, de l’unité sanitaire, ont aussi contribué à déblayer le terrain. Mais le noir et le gris, le rouge et le brun, équivalant à des taux de mortalité de 200, 150, 125 et 100 par 100,000, couvrent encore une trop vaste étendue de la carte.
Quelle situation occupe mon comté par rapport au fléau de la tuberculose ? Voilà ce que se demande le visiteur et, une fois renseigné, nul doute qu’il ne reparte avec l’idée d’être plus circonspect et de ne négliger aucun des moyens qui lui sont offerts pour combattre la terrible ennemie de la race canadienne-française.
Cet intérêt a été manifeste lundi alors que plus de 10,000 brochures et feuillets de propagande ont été distribués au kiosque que le ministère de la Santé a gracieusement mis à la disposition du comité provincial de défense contre la tuberculose. La distribution est faite par des garde-malades en uniforme.
Nous invitons aussi la population à, voir le film « Santé et Bonheur » (scénario de Robert Choquette, artiste de la Pension Velder et du Curé de Village) que le Cinéma Catholique a bien voulu ajouter à son programme régulier. La première guerre à conduire, parce que là nous sommes plus directement menacés, est celle qui a pour effet l’éradication de la tuberculose dans la province de Québec.
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Victimes des maladies, hospitalisées des Sœurs de la charité et enterrées au cimetière de Notre-Dame-des-Neiges. Photo : © GrandQuébec.com.
merci d’avoir entrepris d’ècrire ce fabuleus texte, je vien de st-tite des caps et je suis déménagées a longueil depuis 4 ans. j’ai bien aimée me rafraîchire la mémoire avec cette petite histoire! et j’en ai fait meme un presentation orale.
Mercie!
genevieve
J’aime beaucoup votre site. Je trouve les sujets offerts très intéressants. Cependant, je ne vois pas que vous citiez vos sources. Par exemple, comment pouvez-vous affirmer que les laitiers ajoutait de la craie ou de la cervelle de mouton pour épaissir le lait il y a 100 ans ??
Parallèlement, je ne vois pas non plus que les auteurs de ces articles et/ou de ce site soient identifiés.
Vous gagneriez beaucoup en crédibilité en identifiant vos sources (façon wikipédia) et en créant une page du genre ‘À propos de nous’.
Cela dit, bravo pour votre initiative et votre présence sur Twitter. C’est comme cela que j’ai pris connaissance de vos activités !
Bonjour Madame Leblanc, merci pour vos mots très gentils.
Quant à votre critique, on a beaucoup discuté aux débuts du projet, quand le site n’était composé que de quelques pages.
On a décidé de regrouper les sources dans une section spéciale pour ne pas alourdir la lecture et pour éviter de citer des listes parfois interminables : http://grandquebec.com/bibliographie-quebec .
Il ne faut pas oublier qu’on a conçu ce site Web comme un petit site plutôt personnel.
Une décision plutôt controversée?
Oui, peut-être, mais personne ne s’attendait à cette croissance et à cet effet, mais il ne faut pas oublier non plus que notre équipe est très petite et qu’on n’a aucun budget, au contraire, ce site web est développé les soirs, les dimanches, etc. Vérifier chaque source, chaque donnée présentée par chaque membre d’équipe ou par des bénévoles qui nous envoient leurs textes, ce serait impossible.
Quant aux noms d’auteurs, quelques articles sont signés par leurs auteurs, dans ce cas, ce sont eux qui sont responsables. Dans les autres cas, c’est le site Web qui porte toute la responsabilité. Un article peut être rédigé par une personne, corrigé par une autre… une troisième a fourni les données ou a fait les recherches, une autre l’installé et l’a divisé en paragraphes, etc.
Voici quelques unes des raisons, mais on sait que c’est un thème controversé… En tout cas, merci pour nous faire parvenir votre opinion, il nous faut peut-être inventer quelque chose…
Merci a vous, j’ai bien apprecier tout ses renseignement. Cela a changé ma vie d’apprendre tout ces informations sur mon pays d’origine, LE QUEBEC