École du Crime et du Vice à Montréal

Une femme corrompait de jeunes garçons

Cette femme indigne poussait une bande de jeunes gens au vol, après les avoir fait boire

Savait-on que, dans Montréal même, une femme, indigne de ce nom, tenait une école du crime et du vice dans sa propre maison et qu’elle avait à sa solde toute une bande de jeunes gens qu’elle poussait au vol en les faisant boire.

Cette misérable femme avait, dans son école, plus de vingt garçons, âgés de 13 à 18 ans, qu’elle gardait sous sa plus entière domination. Elle rencontrait les jeunes gens dans la rue et leur parlait, puis les induisait à se rendre chez elle. À son logis, elle avait toujours une forte quantité de bière et leur apprenait à boire. Plusieurs refusaient la première fois, mais son insistance était telle qu’ils devaient bientôt céder.

Après les avoir fait boire pendant quelque temps, cette misérable femme les entrainait au vice.

La femme faisait miroiter devant leurs yeux tous les plaisirs qu’ils pourraient obtenir en suivant ses conseils. Naturellement les garçons dont la résistance était déjà affaiblie par la bière qui leur avait été servie et par les promesses de cette mégère, succombaient vite étaient enrôlés dans l’école.

APPRENTISSAGE A L’ÉCOLE

Des lors, ils faisaient un stage dans la maison et apprenaient de la femme comment ils devaient procéder de commettre de nombreux vols sans être inquiétés par la police.

Les écoliers nouveau genre une fois initiés, visitaient surtout les maisons vacantes. Cependant, la principale source de revenus de la bande provenait de leurs opérations du samedi soir, alors que leur travail consistait surtout à s’emparer des paquets de journaux laissés à la porte des marchands pour la vente du dimanche matin.

NOMBREUSES PLAINTES

Ils étaient passé maîtres dans cet art et de nombreuses plaintes arrivaient sans cesse que les marchands ne recevaient plus leurs journaux. Ces plaintes originaient toujours dès mêmes marchands et venaient de toutes les parties de la ville.

ON FAIT UNE ENQUETE

À la fin les plaintes devinrent si nombreuses qu’un journal décida de faire une enquête minutieuse et demanda l’aide de la Sûreté. Plusieurs détectives furent chargés de s’occuper particulièrement de cette affaire avec le résultat qu’aprés quelques jours tout était découvert.

Les opérations de la bande furent dévoilées et le sale travail de la femme fut découvert.

ARRESTATIONS

Tous les jeunes voleurs furent arrêtés. Cependant un certain temps aucun ne voulut parler et tous refusèrent de dire ce qu’ils faisaient des objets qu’il volaient. Finalement quelques-uns confessèrent et avouèrent tout ce qu’ils savaient.

ENQUÊTE COMPLÈTE sur l’École du crime

L’enquête de lu police se continua. On découvrit en effet que les membres de la bande, pendant les jours de semaines, se rendaient dans des maisons vacantes. Rendus dans ces endroits, ils s’emparaient de tout ce qui pouvait se détacher. Ils enlevaient les appliqués électriques, les robinets, les poignées de portes, les ferrures des fenêtres, des morceaux de radiateurs. En un mot, ils saccageaient tout. Ils se rendirent même dans des maisons dont les locataires étaient temporairement absents et, dans ces endroits, ils s’emparèrent donc de tout ce qu’ils purent transporter,

MAIGRE PAIEMENT

On remettait ensuite à la femme le produit de leurs rapines. Pour tout paiement, celle-ci les faisait boire de nouveau. De temps à autre, cette mégère remettait quelques sous aux jeunes voleurs, mais cela très rarement cependant.

Une fois en possession de la marchandise volée, la femme se rendait chez des regrattiers ou d’autres personnes peu consciencieuses. Ainsi elle vendait ces objets. Tous les dimanches matin, elle vendait également des journaux.

CONDAMNÉS

Tous les jeunes prisonniers, dont plusieurs appartenaient à de très honorables familles, ont comparu devant le juge. Quelques-uns devant la Cour de Police et la majorité en Cour des Jeunes Délinquants. La Justice les a condamnés soit à la prison, soit à la réforme.

COUPABLE PUNIE

Quant à la femme, la Cour l’a également condamnée et envoyée à la prison des femmes, d’où elle ne pourra exercer son infâme métier pendant assez longtemps.

Depuis que l’arrêt des opérations de cette bande, les vols de journaux et dans des maisons vacantes ont cessé. Alors que des plaintes étaient reçues quotidiennement, il n’en est maintenant portées que rarement.

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Une femme de l’époque. Photo libre de droit.

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