
Division des rues de Montréal
Par Hector Berthelot (1884)
En 1820, la division des rues, dans le centre de Montréal était à peu près la même qu’aujourd’hui.
La principale rue d’affaires était la rue Saint-Paul où se trouvaient les marchands de gros et les commerçants de confections pour les voyageurs. À l’extrémité est de cette rue, près du square Dalhousie il y avait une porte avec un corps de garde au-dessus : Une sentinelle était toujours en faction près de cette porte. C’était alors ce qui restait des anciennes fortifications.
L’origine du square ou de la place Dalhousie remonte à 1812. Elle a été nivelée en même temps que l’on procédait aux travaux de terrassements du Champs-de-Mars. Il y avait alors sur cette place, le parc de l’artillerie royale et des magasins militaires. Ce square a été exproprié pour faire place à la gare Viger.
En 1812, ce que l’on appelle, aujourd’hui, la place (le square) Victoria, n’était qu’un immense marécage traversé par un ruisseau. En 1824, on assécha le marécage et on le combla pour faire la place du marché au foin. À la même époque, la place d’Armes n’avait pour tout ornement qu’une pompe grossière érigée sur la plateforme recouvrant le vieux puits qui avait environ cinquante pieds de large. C’était là qu’était autrefois le marché aux framboises et aux bleuets. Subséquemment, cette place prit le nom de square des Commissaires, puis lors de la visite du Prince de Galles, en 1860, le conseil de la ville décida de la nommer Square Victoria.
La rue Notre-Dame, en 1820, n’avait que 30 pieds de large, mais l’harmonie de sa ligne était brisée, par la présence de l’ancienne église paroissiale, construite longitudinalement sur la rue. Les résidences de l’aristocratie canadienne étaient situées sur cette rue où il n’y avait alors que trois ou quatre magasins. Les vieilles maisons qui existent aujourd’hui, sont celles de l’honorable Forsyth, entre la rue Bonsecours et la rue Claude, le château de Ramezay, le vieux séminaire des messieurs de Saint-Sulpice et la maison Forestier, au coin de la rue Saint-Pierre.
La rue Saint-Gabriel, entre la rue Notre-Dame et la rue Craig n’avait que deux maisons qui sont encore debout aujourd’hui. C’était les résidences de MM. Benjamin Beaubien et David Ross, deux avocats célèbres du temps. Ces maisons ont servi plus tard de bureaux aux ministres du gouvernement provincial et d’École de Dessin.
L’ouverture de la rue Gosford date de 1836. Le gouvernement impérial céda alors à la ville de Montréal une partie du Champs-de-Mars nécessaire pour pratiquer une communication entre la rue Sanguinet et la rue Notre-Dame. On donna à la nouvelle rue le nom du gouverneur du Canada à cette époque.
Coin des rues Saint-Paul et Bonsecours. Photo : © V. Petrovsky.
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