Le deuxième plan de Montréal
En 1685, Montréal est une fois de plus en guerre contre les Iroquois. Les autorités comprennent le besoin de protéger les habitants contre les possibles attaques, alors, toutes les recours sont employées pour fortifier la jeune ville.
La ville décide de construire une palissade autour de tout le périmètre. En effet, à l’époque on n’y voyait que quelques bâtisses fortifiées, ainsi que des restes du premier fort, érigé par les premiers colons. Il n’y avait d’entrepôts et même la poudre de canons était stockée à l’intérieur de la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours. Pourtant, l’argent manque à la ville de Montréal (comme toujours, d’ailleurs).
Alors, l’automne 1685, M. Brisay de Denonville, gouverneur de Montréal fait dresser le second plan de la ville en vue d’appuyer la requête de financement au gouvernement de la France. De toute l’évidence, c’est la deuxième carte topographique de Montréal, après celle de 1672, dressée par Dollier de Casson.
Beaucoup de choses sont changées depuis le temps du premier plan. D’abord, le premier fort de la ville a carrément disparu. En effet, d’autres témoignages de l’époque confirment que ses structures en bois sont devenues vétustes et on été enlevées. Cependant, on y voit un certain nombre d’autres bâtisses. Par exemple, un moulin fortifié se dresse sur une petite colline à l’est de la ville et la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours, inaugurée 1675 après des longs travaux, est très visible.
D’ailleurs, sur la carte pour la première fois, on aperçoit des voies de communication fluviales autour de la ville.
Force est d’admettre que ce plan de 1685 est de mauvaise qualité et des échelles n’y sont guerre respectées. Le Gouverneur Denonville, dans la note descriptive qui accompagne le plan, s’excuse pour la qualité du dessin et pour les erreurs, même si le plan accomplit son but premier: démontrer le besoin du financement pour ériger des murs et des bastions autour de la ville.
Notons finalement que le plan est fréquemment attribué à l’ingénieur Robert de Villeneuve. Cependant, la plupart d’historiens sont d’avis que tous les autres documents dressés par ce militaire sont d’une qualité excellente et que le plan n’a pas été composé par un cartographe professionnel. Alors, l’auteur du deuxième plan de Montréal reste anonyme. En tout cas, la valeur historique du second plan de la ville est évidente.
L’original du deuxième plan de Montréal est conservé au Centre d’Archives d’outre-mer d’Aix-en-Province, Archives nationales de la France.

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