Démission du maire Houde – M. Houde : Le 17 août Montréal a voté contre moi, et c’est pourquoi je démissionne
Démission du maire Houde : M. Camillien Houde motive aujourd’hui (31 août 1936) sa démission comme maire de Montréal. Sa principale raison est l’avènement du gouvernement Duplessis. Tout ce que j’ai prôné pour l’établissement financier de la ville, et notamment la taxe de vente, M. Duplessis a promis de l’abolir, déclare M. Houde, qui trouve un autre un autre motif de départ dans la vague de nationalisme qu’il dit que déferle présentement sur la province de Québec « au risque de détacher Québec de la Confédération canadienne ». N’étant plus en sentiment commun avec l’électorat, M. Houde a cru devoir démissionner, quittant l’hôtel de ville, « plus pauvre », dit-il, « que lors de ma réélection en 1934, et dans une situation pire que précaire ».
Texte de la déclaration
« Ma brusque démission comme maire de Montréal exige des explications. Je me dois de les fournir à la population de Montréal qui m’élisait en avril 1934, par une majorité sans précédent.
« Le 17 août dernier, la province se donnait un nouveau gouvernement. Durant la campagne électorale, le chef de ce gouvernement, alors chef de l’opposition, venait à Montréal traiter en particulier des choses de Montréal. Il faisait diverses promesses pour améliorer la situation financière de la cité et pour dégrever ses contribuables.
Au cours de son discours, à la suite d’une interpellation, il promettait d’abolir le taxe de vente, dont je m’étais fait protagoniste à l’hôtel de ville, croyant ainsi aider à rétablir, en partie, une situation financière précaire due aux administrations précédentes. Cette déclaration était une condamnation de mon attitude comme de celle de la grande majorité de mes collègues qui avaient voté pour cette mesure et dont quelques-uns sont au nombre de ses partisans et ce au moment où la population, de bon gré, commençait à accepter ce sacrifice pour aider Montréal à supporter les dépenses de chômage et d’administration.
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« Je considère donc mon mandat expiré, puisque le nouveau chef du gouvernement a pris sur lui de régler la situation et que Montréal lui a donné un mandat explicite à cette fin.
Note : Après avoir rappelé que Maurice Duplessis et étaient loin de vibrer sur la même longueur d’onde et fait le point sur la situation de la ville de Montréal au moment de son départ, Camillien Houde terminait sa longue déclaration écrite en disant qu’il quittait son poste même s’il se retrouvait ainsi sans gagne-pain dans l’immédiat, avec une situation, personnelle « pire que précaire ». Et Camillien Houde de retourner dans la vie privée, mais pas pour longtemps puisqu’il était de retour sur le siège du maire, en gagnant haut la main les élections de 1938.
