Les hommes qui volent avec les oiseaux et l’aviation au Moyen-Âge
Aérodrome de Saint-Hubert, 28 août 1937. (Par téléphone). – Devant trente mille, personnes éblouies par tant d‘audace, les aviateurs en visite à Montréal ont défié la mort avec une aisance, un sang-froid’ et une habileté qu’on n’oubliera pas de’ sitôt.
Dès onze heures samedi matin, les ponts reliant l’ile de Montréal à la rive sud étaient couverts d’un défilé d’autos comparable seulement a celui qu’on avait vu lors de la visite du fameux dirigeable R-100. Les trains arrivant à Saint-Hubert étaient bondés de touristes.
L’aérodrome était noir de monde. Et c’est devant cette foule enthousiaste que les as aériens ont accompli des exploits jamais contemplés ici auparavant.
Le vrombissement des appareils puissants était parfois atténué par les acclamations des spectateurs, tandis que Detroyat évoluait entre ciel et terre dans des tours d’acrobatie invraisemblable; tandis aussi que Davis et Dumont se livraient à un simulacre de combat: tandis également que le parachutiste Zmuda soutait d’une altitude de 15 000 pieds.
Le ciel, dans lequel furent accomplis ces exploits périlleux, était d’un bleu magnifique. Le carrousel aérien doit se continuer dimanche.
50 aviateurs américains en visite
Les avions qui ont survolé la Métropole ce midi ont officiellement inauguré la reconstitution historique aérienne franco-canadienne. Après les prouesses exécutées au-dessus de la ville, les appareils se sont dirigés sur Saint-Hubert où se déroule le plus important événement du genre encore vu au Canada.
L’as américain Art Davis a été le premier à s’attirer les applaudissements de le foule après qu’on eût hissé le drapeau. Ce fut ensuite la parade en formation des avions du Montréal Light Aeroplane Club, Drouillet à ensuite émerveillé l’assistance par ses exploits acrobatiques qui n’ont été égalés que par le simulacre de bataille que se sont livrés Davis et Dumont. Le parachutiste Zmuda a fait se serrer bien des cœurs quand il s’est jeté dans le vide d’une altitude de 15.000 pieds, suivi aussitôt par son compatriote Détroyat qui n’a pas d’égal pour épater la foule qu’il tient continuellement en suspens pendant qu’il décrit toutes espèces de figures entre le ciel et la terre. Ce fut ensuite le tour du trio Davis qui à semé de longues trainées de fumée blanche dans un ciel d’une beauté éclatante. Puis les parachutistes Zmuda et Irwin Davis ont accompli ou exécuté des sauts périlleux aux yeux d’une assistance ébahie.
Appareils américains
Peu après midi, 15 avions qui ont pris leur vol au Roosevelt Field de New York ont atterri avec grâce et aisance à Saint-Hubert, pendant qu’une foule de curieux entouraient leurs appareils pour féliciter les quelques 50 aviateurs et leurs passagers.
Ce soir, tous ceux qui ont pris part au tournoi aérien sont groupés à l’hôtel Queen’s, où a lieu un grand diner en leur honneur, diner organisé sous les auspices du Montréal Light Aeroplane Club
Passager aérien no #1
Washington, 28. – Aux États-Unis, où pour tout depuis quelque temps le # 1 devient adjectif: ennemi public No 1, bienfaiteur No 1, etc. il y à maintenant le passager No 1. C’est un directeur de jazz connu, André Kastelsuts, qui a décroché la timbale. Il a accompli, en 1936, 120,000 milles en six cent soixante-quinze heures de vol. Au cours d’une grande cérémonie, le pilote Clyde Pangborn lui remit une coupe.
Tragédie de l’avion
Albany, 28 août 1937. Quatre personnes ont perdu la vie dans un accident d’aviation lorsque l’avion dans lequel elles se trouvaient, à cause d’une mauvaise visibilité, a piqué du nez pour s’écraser dans un bois à quelque distance du champ d’aviation d’Albany.
Les morts sont: Pritchard H. Strong et sa femme, Charles H. Hudson et Clarence Robertson.
C’était la première envolée que les Strong tentaient avec leur nouvel avion. L’accident est arrivé peu après leur départ. Il ne reste plus que de la ferraille et on a même eu de la difficulté à retrouver les cadavres sous les débris de l’avion.
Saviez-vous qu’au Moyen-Âge les armées avaient déjà une aviation?
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Vous savez que c’est surtout pendant la guerre de 1914-1918 que l’aviation n pris une extension prodigieuse. Jusqu’en 1920, tous les avions que l’on connaissait étaient uniquement des avions militaires et, pendant longtemps, on a cru que l’aviation ne pourrait jamais être employée autrement que comme arme de guerre. Eh bien, savez-vous que, déjà au moyen Âge, longtemps avant l’invention de l’aviation, la guerre aérienne existait?
Il paraît qu’à la fin du XVe siècle, un roi de Danemark qui assiégeait une ville, voyant que celle-ci ne se rendait pas assez vite, imagina de lancer au-dessus des remparts, plusieurs centaines de pigeons à la queue desquels on avait fait attacher des morceaux de bois et de chiffons enflammés. Les oiseaux, complétement affolés, se dispersèrent, allèrent se poser sur les toits des maisons qui étaient alors toutes construites en bois, et qui prirent feu. Bientôt, toute la ville fut la proie des flammes.
Oiseau de feu
Un siècle plus tard, vers 1580, un auteur allemand publia un traité de guerre dans lequel il indiquait comment il était possible de prendre une ville grâce à des « oiseaux de feu. »
D’après cet auteur, pour fabriquer les « oiseaux de feu » en question, il suffisait de capturer un certain nombre de pigeons qui avaient été élevés dans la ville que l’on assiégeait. Sur le dos de chaque pigeon on attachait alors un sac rempli de poudre et muni d’une mèche que l’on allumait au moment de lâcher l’oiseau.
Le pigeon retournait alors, à tire d’ailes, vers son colombier et, au moment où il y arrivait, la poudre s’enflammait et communiquait le feu à la construction.
Les sacrifices
Inutile de dire que les malheureux pigeons ainsi employés comme « oiseaux de feu » étaient les premières victimes de ces affreux procédés. Il est vrai qu’à notre époque quand un avion lance sur une ville des bombes qui massacrent aussi bien les hommes que les animaux, le procédé n’est pas moins barbare. Et ceci n’excuse pas cela. Une seule conclusion : il y a toujours eu parmi les hommes un horrible esprit du mal.