Contrat collectif dans la broderie

Contrat collectif en vigueur dans la broderie

Sa juridiction territorial comprend l’île de Montréal et un périmètre de dix milles de ses limites. Le contrat prescrit des salaires variant de $12.50 à $37.50 par semaine

Le contrat collectif de travail conclu entre les fabricants de broderie et le local 315 de l’Union internationale de ouvriers du vêtement pour dames est mis en vigueur ce matin dans l’industrie.

La juridiction territoriale de l’entente couvre l’île de Montréal et un périmètre de dix milles de ses limites. La juridiction industrielle comprend tous les procédés de fabrication, à l’exception du métier de la broderie suisse.

La durée du travail est limitée à quarante-quatre heures pas semaines. Huit heures constituent une journée de travail jusqu’au vendredi. Les ateliers ferment à midi, le samedi. Les manufacturiers ont droit à deux heures supplémentaires les quatre premiers jours de la semaine. Le comité paritaire pourra, cependant, émettre des permis spéciaux durant la saison active. Ces permis permettront aux manufacturiers de faire travailler leurs employés quatre heures supplémentaires, le samedi après-midi, à la condition qu’ils payent salaire et demi pour ces heures. Le contrat ajoute également que l’employé, appelé au travail, aura droit à un minimum de quatre heures de salaires.

Le travail à domicile

Les contrats individuels sont prohibés dans toute l’industrie. Le travail à domicile est aussi défendu, excepté pour les travaux de broderie à la main et de perlage au crochet. Mais si le fabricant fait exécuter ces travaux à domicile, il doit en avertir le comité paritaire dans les trois jours suivants et donner les noms des employés. Ces derniers doivent aussi communiquer au comité les renseignements nécessaires. Leurs salaires, basés sur le système à la pièce, devront être d’au moins 80 pour cent des salaires payés aux ouvriers travaillant d’après le système horaire.

Les apprentis

Le contrat collectif prescrit beaucoup de règlements de travail pour les apprentis de l’industrie. À l’exception des « opérateurs Bonnaz », nul atelier ne pourra employer un nombre d’apprentis excédant quinze pour cent de tout le personnel. La durée de l’apprentissage est fixée à un an et demi. L’employé général (apprenti) commence à $8 par semaine et reçoit une augmentation de $ 1.50 tous les six mois, jusqu’à ce qu’il soit qualifié.

L’apprenti, sur la machine « Bonnaz », recevra le même salaire, mais il obtiendra une augmentation de $2 par semaine, le jour où il sera classé comme ouvrier compétent. Son salaire sera le suivant durant son apprentissage : premiers six mois, $8 ; après six mois, $11; après douze mois, $11 ; dix-huit mois, $16 ; vingt-quatre mois, $ 18 ; trente mois, $ 21 ; trente six mois, $ 24 ; quarante-deux mois, $27.

Ce n’est qu’après quarante-huit mois d’apprentissage qu’il subira un examen destiné à le classer comme ouvrier compétent.

Les salaires

Les salaires des ouvriers compétents sont les suivants : perleurs au crochet, $15 ; opérateur bonnaz, $37, 50 ; plisseurs et faiseurs de patrons, $22 ; étampeurs, $16 ; opérateurs de machines spéciales, $16 ; brodeurs à la main, $12.50 ; employés généraux, $12.50 ; plisseurs adjoints, $12.50 ; faiseurs de boucles et boutons recouverts, $12.50.

Les ateliers seront fermés à Noël et au premier de l’An, le Vendredi Saint, la St-Jean-Baptiste, la Confédération et le Fête du Travail.

Le contrat collectif est en vigueur jusqu’au 21 juillet 1942.

(Cette annonce a été publiée le 10 février 1941).

Voir aussi :

« Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l’araignée sa toile. » (François Mauriac, écrivain français, né en 1885 et mort en 1970), image : © Megan Jorgensen.
« Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l’araignée sa toile. » (François Mauriac, écrivain français, né en 1885 et mort en 1970), image : © Megan Jorgensen.

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