Calèches et charretiers

Les charretiers, clochers, calèches, cabs au XIXe siècle

Dans la première décade du XIXe siècle, le roulage des marchandises à Montréal se faisait sur des charrettes et des cabrouets. On se promenait et on voyageait dans des calèches construites sur le modèle de celles utilisées à Québec. Lorsqu’une personne se mettait en voyage, elle se servait d’une calèche à un seul timon avec deux chevaux, c’est-à-dire, à un seul brancard avec deux chevaux placés l’un devant l’autre.

Avant 1830, il n’y avait qu’un endroit où stationnaient les cochers de calèche, c’était sur la place du vieux marché de Montréal (appelée plus tard Place de la Douane, aujourd’hui, Place Royale). Vers le milieu du XIXe siècle, on leur assigna des stations sur le bord de l’eau, au pied de la place Jacques-Cartier, sur la place d’Armes, sur la rue McGill et sur la place Dalhousie.

À cette époque, il n’y avait pas de quais à Montréal, excepté les deux qui se trouvaient au pied de la rue Saint-Sulpice. Les charretiers qui se chargeaient de bois de chauffage, reculaient leurs voitures dans l’eau jusqu’aux radeaux qui étaient amarrés à quelques verges de la grève. Le bois de chauffage arrivait de Beauharnois, de Châteauguay et d’autres endroits sur des radeaux de pin et de pruche.

Les charretiers qui transportaient le bois de chauffage se servaient de deux chevaux attelés en flèche à leurs charrettes. Les chevaux qui étaient en avant n’avaient pas de guides et ils obéissaient à la vois de leurs maîtres qui les faisaient tourner à droite ou à gauche en leur criant hue! et dia! Un dessous de « cage » contenant sept ou huit cordes de bois, se vendait  4, 5 ou 9 dollars.

Les charretiers étaient tous des hommes vigoureux et assez forts pour soulever au bout de leurs bras un quart de lard pesant 300 livres et de le placer sur leur cabrouet (au moins, on peut trouver ces témoignages dans des récits anciens, un peu exagérés, peut-être).

Les règlements municipaux de 1811 comprenaient une ordonnance qui obligeait ceux qui déchargeaient leurs marchandises au port d’employer le premier charretier qui se présentait. En 1815, pourtant, les magistrats qui composaient l’édilité de Montréal, passèrent un règlement obligeant les charretiers et les cochers d’attacher, en hiver, des cloches ou des grelots à leurs chevaux. En 1817, on adopte un règlement obligeant les charretiers à se pourvoir d’une licence.

En fait, le roulage des marchandises, en hiver, entre Montréal et le Haut-Canada, n’était pas bien lucratif. Les charretiers pour transporter à Kararaqui (Cataracoui, aujourd’hui, Kingston), une charge de 2000 livres sur une « traine » attelée d’un seul cheval recevait $7 ou $8, mais il fallait quatre jours au charretier pour se rendre à destination.

Dans les années 1830, un premier cab à deux roues fut importé d’Angleterre par Charles Clément Sabrevois de Bleury, un membre distingué du barreau (admis au barreau en 1819, député de Richelieu en 1838, membre du Conseil Législatif, député de Montréal de 1844 à 1847, mort en 1882). Les voitures à quatre roues étaient toutes importées d’Angleterre et coûtaient cher.

Vers 1842, les cochers e place s’achetèrent des cabs sur le modèle de celui du maître de Bleury. Cette année-là, il n’y avait que deux cabs et une douzaine de calèches sur les rues de Montréal. Parmi les noms de cochers de 1842, figurent ceux de J. Smith, Cadieux, François Vadeboncœur, Eusèbe Senez, François Vermette, Eusèbe Fleurant, Romuald Racicot, A. Dumaine.

Les cabs disparaissent avec les dernières calèches vers 1858 et les cochers de place commencent à faire leurs services avec des voitures à quatre roues vers 1851.

(D’après Hector Berthelot, Le bon vieux temps, publié en février 1884).

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Calèche à Montréal. Photo : © GrandQuebec.com.

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