Bigame de Montréal

Le bigame de Montréal

L’auteur Robert-Lionel Séguin, dans son ouvrage La vie libertine en Nouvelle-France au dix-septième siècle, relève des cas de bigamie dont la justice eut à s’occuper.

En 1650, Michel Chauvin, de Ville-Marie (Montréal), est accusé de bigamie. En effet, il épouse, en 1647, Anne Archambault, fille de Jacques Archambault. Mais M. Louis Prud’homme, de retour d’un voyage en France, annonce au greffier de la ville une nouvelle surprenante:

«Étant au lieu de La Flèche, en Anjou, un homme s’adressant à moi me demanda des nouvelles de Michel Chauvin, sur quoi je lui dit qu’il se portait bien et qu’il était marié à Montréal. À quoi cet homme me répliqua que c’était un méchant homme parce que auparavant que le dit Chauvin alla en Nouvelle-France, il avait épousé sa cousine germaine, laquelle était encore en vie et se portait bien, qu’elle faisait sa demeure proche de Sainte-Suzanne, à dix lieues loin de la flèche, dans un village dont il ne se souvient plus du nom».

Au moment de la déclaration de M. Prud’homme, la nouvelle femme de Chauvin a déjà donné naissance à un enfant nommé Paul qui mourra à l’âge de 7 mois.

Michel Chauvin est tenu de se présenter devant le gouverneur de Maisonneuve et le Père Claude Pijart, mais il juge préférable de s’enfuir. Le tribunal le condamne alors à verser une certaine somme d’argent à son épouse canadienne et il annule le mariage. Le montant exact sera établi après la réapparition du fugitif, mais M. Chauvin rentre en France et on perd sa trace.

Notons qu’en 1661, un nouveau colon établi à Montréal reconnaît dans la personne de Pierre Bissonnette, un homme marié à Montréal ayant des enfants, son ancien voisin qui avait laissé sa femme en France et était partit sans laisser d’adresse. Les autorités religieuses et civiles se saisissent de l’affaire. Néanmoins, on ne connaît pas la décision du tribunal.

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Les chaînes du mariage sont si lourdes qu’il faut être deux pour les porter. Quelquefois trois. (Alexandre Dumas, fils). Photo : © GrandQuebec.com.

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