Montréal et la bibliothèque Saint-Sulpice

Montréal veut acquérir la bibliothèque St-Sulpice

Entretien en vue de l’échange de Saint-Sulpice

La ville de Montréal voudrait être autorisée à acquérir cette bibliothèque et la mettre à la disposition du public

Il y a eu, hier midi (mardi, 9 mai 1939), au bureau du président du comité exécutif, un entretien de MM. J.-M. Savignac, président de l’Exécutif, Janvier Coupal et Hector Dupuis, membres de l’Exécutif et Eugène Durocher, conseiller de Lafontaine, avec Maître Démétrius Baril, administrateur des biens de MM. De Saint-Sulpice, au sujet de l’échange de la bibliothèque Saint-Sulpice pour un acquittement des services de taxes municipales de MM. De Saint-Sulpice.

Le problème paraît difficile ç régler, parce qu’il n’a été inclus dans le « bill » de Montréal aucun article autorisant la Ville à faire cet échange. Les arriérés se totalisent à $743,000 et sont en partie périmés. L’édifice de la rue Saint-Denis est évalué à #300,000 et la bibliothèque elle-même, – si on peut lui attribuer une valeur commerciale, – environ $500,000.

Il y a quelque temps, lorsque le conseiller Durocher fit des démarches auprès du gouvernement de la province en vue d’obtenir pour la Ville de Montréal l’autorisation de faire l’échange en question, il avait été révélé qu’une qu’une université américaine avait offert $500,000 pour les livres. D’un autre côté, il y avait une forte pression d’exercée pour doter l’Université de Montréal de cette bibliothèque.

Monsieur Durocher nous a affirmé hier que cette pression ne s’exerce plus et que tout le monde est maintenant d’accord sur un point, à savoir que c’est la population qui doit bénéficier de la bibliothèque Saint-Sulpice, quitte pour l’Administration municipale, à doter l’Université de Montréal des ouvrages techniques et scientifiques dont elle pourrait avoir besoin.

Comme il n’y a pas de loi autorisant la Ville à faire l’échange, M. Durocher, en collaboration avec M. Janvier Coupal, doit proposer au conseil municipal que la Ville demande au gouvernement de l’autoriser, par décret ministériel, à négocier cet échange.

Il ne semble pas qu’il y ait de l’opposition à ce projet parmi les conseillers. La plupart s’accordent à dire que la Ville n’a pas de bibliothèque et que ce serait rendre un signalé service à la population, et en particulier aux jeunes, que de mettre la bibliothèque Saint-Sulpice à la disposition du grand public.

On sait que l’on projette de construire une vaste salle à l’arrière de l’édifice de la rue Saint-Denis, cette bâtisse devant servir de façade à ce commencement de centre civique. Celui-ci se trouverait situé juste vis-à-vis les studios de Radio-Canada qui doit construire son immeuble sur l’emplacement autrefois occupé par l’«école de réforme».

(Texte paru dans le journal Le Canada, le 10 mai 1939).

 

Pour en apprendre plus :

Comme il y a des personnes qui ne sauraient lire sans faire des applications des caractères vicieux ou ridicules qu’elles trouvent dans les ouvrages, je déclare à ces lecteurs malins qu’ils auraient tort d’appliquer les portraits qui sont dans le présent livre. (Alain René Lesage Gil Blas de Santillane).
Comme il y a des personnes qui ne sauraient lire sans faire des applications des caractères vicieux ou ridicules qu’elles trouvent dans les ouvrages, je déclare à ces lecteurs malins qu’ils auraient tort d’appliquer les portraits qui sont dans le présent livre. (Alain René Lesage Gil Blas de Santillane). Ancienne bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis. Photographie de Megan Jorgensen.

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