Histoire de Montréal

Montréal dans les chaînes

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L’autonomie de Montréal violée

Onze députés seulement ont protesté et voté contre la prolongation du terme d’office du maire et des échevins de la métropole du Québec

10 février 1920 : Par un vote de 48 à 11, l’Assemblée Législative a approuvé en comité plénier, après une longue discussion, le projet David, comportant la nomination d’une commission chargée de choisir le meilleur mode d’administration municipale pour la cité de Montréal. Surtout pour la prolongation du terme du maire et des échevins pour deux autres années, sans la consultation nécessaire des contribuables.

Quand le bill de Montréal fut étudié en comité plénier, les choses se passèrent tranquillement jusqu’à la clause 23, qui contient la proposition David.

C’est alors que M. Vautrin se leva et proposa de biffer de cette proposition tous les mots comportant la prolongation du terme d’office du maire et des échevins. Il fit l’historique de l’administration de la cité de Montréal depuis une dizaine d’années. Il se dit satisfait du travail accompli jusqu’ici par la commission administrative de Montréal. Cette commission a relevé les finances de la cité de Montréal et a réussi à administrer la métropole sans contracter la nouvelle dette.

De là à approuver la prolongation du terme d’office du maire et des échevins il y a loin. Les échevins n’ont jamais cessé de blâmer la Législature de s’ingérer dans le mode d’administration de Montréal et de s’en faire du capital politique devant leurs électeurs. On sait quelles difficultés les députés libéraux de Montréal ont éprouvé à se faire élire à cause des critiques suscitées par l’ingérence de la Législature de Québec dans les affaires de Montréal. Quant à M. Vautrin, il s’est présenté comme franc libéral, il a été élu, mais ce n’est pas pour favoriser une mesure aussi anti-libérale que celle qui est maintenant devant la Chambre.

Explications : Ce n’est pas pour la première fois que le gouvernement provincial s’ingérait dans l’administration montréalaise, sauf que onze ans plus tôt, il avait eu raison de le faire. Citons quelques faits pour étayer cette affirmation.

Tout avait commencé par la commission d’enquête, créée en 1909 à la demande du milieu des affaires. Au cours de ses travaux, elle étala l’existence à l’hôtel de ville d’un véritable système de corruption et de patronage. Les autorités provinciales furent donc obligées d’adopter, en 1910, un système administratif qui réduisait le pouvoir du conseil municipal, le soumettant à un comité de contrôle de quatre membres. Ce système peu efficace a été en vigueur jusqu’en 1918, alors que le gouvernement a légiféré pour confier la gestion de la Ville à une commission administrative de cinq membres, dont deux nommés par Québec, et restreindre du même coup le pouvoir du conseil.

(Cela se passait à Montréal le 10 février 1920)

vue sur montreal

Vue sur Montreal depuis le Mont-Royal. Photo : © GrandQuebec.com

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