L’accident du bateau Mississippi qui a causé trois victimes : verdict de non-responsabilité
Aucune responsabilité criminelle ne peut être retenue dans l’accident du bateau de plaisance « Mississippi » à Terre des Hommes, sur les quais de l’île Notre-Dame, survenu le 8 juillet 1979. Tel est le verdict qu’a rendu public, hier, le 26 février 1980, le coroner Stanislas Déry en précisant toutefois que par « leur attitude, leurs omissions et leur désintéressement certains organismes et individus ont contribué aux causes éloignées de l’accident » qui a occasionné trois pertes de vies.
Le coroner recommande entre autres que des poursuites en vertu des lois tant fédérales que provinciales soient entreprises contre Les Amusements Mirabel Inc. et son propriétaire M. Gérard Blanchette Ceux-ci ont en effet exploité le Mississippi sans les certificats requis par la loi de la marine marchande canadienne et la loi provinciale. Il a été prouvé que le bateau n’avait subi aucune inspection pour l<année 1979 et qu’il naviguait en contravention de la loi. De plus, le navire bien qu’ayant subi certaines inspections en 1977 et en 1978 n avait pas les permis l’autorisant à naviguer pour ces deux années.
Le « Mississippi » avait subi de sérieuses transformations en 1974. Sa capacité fut à cette époque portée de 35 passagers à 60 Le plan de ce réaména gement avait alors été approuvé à la condition que soit effectué entre au tres un essai de stabilité. Or, le dossier d’inspections du navire ne fait mention ni d’un essai de stabilité, ni même des modifications effectuées.
Parmi ces modifications, on trouve une plaque de tôle entre les deux pontons et qui a pu, selon Robin Burnside, architecte naval et inspecteur de navires pour Transports Canada. retenir une misse d’eau à l’intérieur de la coque. Or. toujours selon M. Burnside, l’eau pouvait facilement passer par dessus les pontons surtout à cause des vagues provoquées par les skieurs nautiques sur le lac des Dauphins. d’où le chavirement.
Autres recommandations
Le coroner Dery a été particulièrement sévère à l’endroit de l’Association montréalaise d’action récréative et culturelle (AMARC), affirmant que l’accident ne se serait probablement pas produit si les dirigeants de l’association avaient surveillé davantage l’observance des lois et règlements par les concessionnaires de Terre des Hommes Me Déry recommande donc à l’AMARC d’exercer désormais une surveillance plus adéquate de ceux-ci.
Le coroner recommande par ailleurs au service d’inspection des navires de Transports Canada d’effectuer une surveillance plus stricte des navires et de leur emploi lorsqu’une irrégularité y aura été constatée.
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