
Fortifications de Coteau-du-Lac
Après l’indépendance des États-Unis, un grand nombre de loyalistes fidèles à la Couronne britannique émigrent au Canada. La plupart s’établissent dans la partie est du Québec (le Bas-Canada) le long des frontières avec la nouvelle république, dans le but de créer une barrière contre une possible deuxième invasion des Américains au Canada (la première invasion américaine eut lieu en 1775, quand Montréal fut prise par l’armée des Ètats-Unis qui se dirigea ensuite vers la ville de Québec).
Un nouveau conflit éclate en 1812, mais les deux pays s’y préparent depuis des décennies. Dans ce contexte, la localité de Coteau-du-Lac, située stratégiquement à environ 15 kilomètres de la frontière et dotée d’un canal permettant le passage des rapides du Saint-Laurent, retient l’attention des belligérants. À cela s’ajoute le fait que la localité se trouve en bordure du lac Saint-François. Les autorités décident donc d’y élever des fortifications afin de protéger le canal de Soulanges, creusé en 1799, et la voie fluviale.
Le Fort de Coteau-du-Lac n’était pas très sophistiqué et ses remparts étaient faits de terre. Ce type de fortification est réalisé beaucoup plus facilement, plus rapidement et à moindre coût que l’édification d’une solide forteresse. Ces facteurs n’étaient pas à négliger pour les ingénieurs militaires et les autorités canadiennes au moment de prendre une décision sur le type de fortification le plus judicieux.
Les reliefs du terrain ont été utilisés au cours des travaux et le fort fut dessiné en forme d’étoile. Sur les pointes de l’étoile, on installa des canons sur des plateformes en madriers.
Plus au sud des remparts principaux, un bastion en forme de trèfle, une sorte de blockhaus octogonal, fut érigé sur une pointe saillante tout près des rapides. Depuis ce bastion, on avait une vue imprenable sur le fleuve et sur les assaillants éventuels.
Autour des constructions, telle une couronne entourant les remparts et le bastion, on hérissa de longs pieux aux bouts aiguisés qui se dressaient jusqu’à la moitié de la hauteur de l’escarpement.
Finalement, autour de la sortie est du canal, on dressa également une palissade de pieux aiguisés et au nord, un profond fossé fut creusé. La terre enlevée fut ensuite utilisée pour élever des remparts sur les terrassements. Un pont, menant à une entrée de dix pieds de large munie d’une solide porte, enjambait le fossé.
Ainsi, le Fort de Coteau-du-Lac contrôlait la circulation sur le fleuve et une garnison composée d’un officier supérieur, de deux capitaines et de quatre-cent-soixante soldats et sous-officiers, pouvait y loger.
Aujourd’hui, le blockhaus est le seul édifice qui témoigne encore de l’histoire du fort. Mais ce n’est pas le bastion original, cette construction a été reconstituée sur le Lieu historique national du Canada de Coteau-du-Lac. On peut toutefois observer quelques vestiges des remparts.

Fortifications du Coteau du Lac. Source de l’image : Pierre Bona
Voir aussi :
- Patrimoine de la Montérégie
- L’invasion de 1775
- La guerre entre les États-Unis et le Canada de 1812-1815
- Voltigeurs canadiens
- Société d’histoire de Coteau-du-Lac
- Canal de Coteau-du-Lac
- Fort Chambly
- Fort Lennox
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