Carré Isidore-Hurteau

Carré Isidore-Hurteau

Le quadrilatère aujourd’hui appelé Carré Isidore-Hurteau est cédé gratuitement à la corporation du Village de Longueuil par l’agent de la baronnie, R.B. McGinnis, en 1849. En 1853, on y érige le premier marché public, petit bâtiment de bois qui y demeure jusqu’en 1860. Par la suite, le terrain devenu un parc est baptisé Carré Hurteau dès 1877; Isidore Hurteau est toujours le maire de la Ville de Longueuil qui a changé de statut en 1874.

On doit la création du carré Hurteau à un ancien maire de la Ville de Longueuil, Pierre Hurteau qui vers 1880, saisit l’opportunité, lors de l’ouverture de nouvelles rues engendrée par l’expansion de la Ville au sud de la rue Saint-Charles, d’aménager une grande place urbaine, le carré Hurteau, ainsi nommé en l’honneur du premier maire de la Ville de Longueuil Isidore Hurteau (1815-1879).

Dès 1885, le Conseil municipal décrétait le prolongement de la rue Saint-Laurent jusqu’à l’avenue Quinn et créait ainsi une artère parallèle à la rue Saint-Charles pour décongestionner cette dernière.

En 1891, l’expansion de Longueuil se dirige encore plus vers le sud et ont prolongea à ce moment la rue Saint-Alexandre en direction de l’emprise du chemin de fer, jusqu’à la rue Guillaume, alors récemment ouverte. Cette même année, le Conseil municipal fait planter 90 arbres au carré Hurteau. C’est donc dire que la plupart des arbres qu’on admire aujourd’hui dans le parc sont plus que centenaires.

Sur les nouvelles rues Guillaume et Saint-Armand qui, avec la rue Saint-Laurent, bordent le carré Hurteau, se construisent de belles résidences d’un style nouveau : des jumelés ; ces bâtiments se caractérisent par leur toiture qui n’est pas apparenté du niveau de la rue. Apparaît ainsi une riche ornementation de faux frontons, demi-circulaires ou triangulaires, de corniches élaborées, recourbées et ornées.

Un kiosque à musique érigé en 1901 sert de tribune lors des réunions populaires, en plus de tenir lieu de scène pour de nombreux concerts, tels des concerts des scouts catholiques dont la première troupe canadienne-française a été fondée à Longueuil en 1925, par Georges-Henri Sainte-Marie, ou le Congrès de la jeunesse du diocèse de Saint-Jean-de-Québec, en octobre 1938. En 1941, le toit s’effondre et ne sera pas reconstruit. En 1967, le kiosque est démoli et l’on construit dans le parc la Maison de la culture, qui sera baptisée Centre culturel Jacques-Ferron en 1987 (ce centre culturel contient aussi une grande bibliothèque). On ne pouvait réunir, en même lieu, deux personnalités plus différentes : Isidore Hurteau, bourgeois, notaire, maire, homme d’affaires omniprésent, et Jacques Ferron, médecin, écrivain et pamphlétaire, rebelle et marginal.

Devant le centre culturel, on retrouve trois sculptures dont l’une des très rares « sculptures habitables » de Jean-Louis Chelminsky qui aient résisté au temps.

Isidore Hurteau (1815-1879) est sans conteste la figure dominante de l’histoire de Longueuil au XIXe siècle. Notaire, maire fondateur du Village de Longueuil de 1848 à 1850, puis maire de la Ville de Longueuil de 1870 à 1872 et de 1876 à 1879, il fut de toutes les activités du territoire durant 40 ans : commissaire d’école, syndic et marguillier de la paroisse, juge de paix, lieutenant-colonel de la milice, etc. C’était aussi un homme d’affaire important : brasserie, balance publique, compagnie de navigation, journal La Minerve, etc.

Jacques Ferron (1921-1985) : Médecin et écrivain, Jacques Ferron résidait dans la cité de Jacques-Cartier qu’il défendait. Il fonda le Parti Rhinocéros et en fut la première Grande Corne. Dramaturge, romancier et essayiste, il a en outre rédigé une multitude de lettres aux journaux, lesquelles réunies, ont formé un volume de 592 pages. En tant qu’écrivain, il est ignoré des uns et considéré par d’autres comme le plus grand que le Québec ait produit.

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Carré Isidore Hurteau. Photo : © GrandQuebec.com.
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Sculpture habitable. Photo : © GrandQuebec.com.

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