
Histoire du Canal de Beauharnois
C’est en 1729 que la seigneurie de Villechauve est créée sur la rive sud du Saint-Laurent. Elle fut ensuite revendue à maintes reprises jusqu’en 1941, date de l’acquisition par le gouvernement du Québec des rentes seigneuriales.
Dès le début du XIXe siècle, la proximité du Saint-Laurent et l’abondance des ressources hydrauliques, ainsi que les capacités énergétiques de la région, contribuent à l’établissement de multiples entreprises.
Cependant, les rapides des Cèdres et de Saint-Timothée empêchent la navigation jusqu’aux Grands Lacs. Aussi, les autorités décident-elles de faire creuser un canal entre les lacs Saint-Louis et Saint-François.
Le premier canal de Beauharnois est creusé entre 1842-1845, ce qui a donné un véritable essor au développement du territoire.
Ce canal de neuf pieds de profondeur était long de plus de onze milles. Neuf écluses s’y trouvaient. Sa construction a coûté 1 611 424,11$.
Peu de temps après l’achèvement du canal, on a remarqué que l’entrée supérieure à Valleyfield était défectueuse. En effet, le chenal qui y conduisait était tortueux et n’avait que huit pieds de profondeur pendant l’été, ce qui exposait les navires à des situations pour le moins délicates.

Canal de Beauharnois. Photos de l’écluse du canal © Lucie Smith.
Aussi, en 1849 et 1850, on fait construire deux barrages. Plus tard, en 1852, 1853 et 1854, on construit des déversoirs à chacune des écluses du canal. En 1856, une longue digue de 8 kilomètres de longueur est construite à la tête du canal, afin d’empêcher l’inondation des terres situées sur la rive sud du lac Saint-François.
Dans les années suivantes, un grand nombre de municipalités sont nées autour du canal. Il s’y implante diverses entreprises liées à la fabrication du papier et du textile, au commerce du bois, à la mouture du grain, etc. On trouve par exemple la célèbre entreprise Kilgour et la Montreal Cotton, deux importantes industries textiles qui emploient des milliers de travailleurs au début du XXe siècle. On retient aussi les noms de la St Lawrence Alloys (devenue Union Carbide puis Elkem), de l’Alcan Usine Beauharnois, d’ExproTec, de PPG, de Nexen, de Goodyear Canada, de Noranda CEZinc et d’Eka Chimie Canada.
Rappelons que c’est pendant la construction du canal de Beauharnois qu’eut lieu la toute première grève ouvrière au Québec, en 1843, qui a entraîné la mort de 5 ouvriers (voir notre article : Massacre du canal de Beauharnois).
Cependant, vers la fin du XIXe siècle, face au dynamisme industriel et agricole de la région, le canal de Beauharnois ne suffit plus à la tâche et un canal de plus grande envergure, le canal de Soulanges, est ouvert en 1899 sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Le canal de Beauharnois est fermé en 1907.
Le canal de Soulanges, de 15 pieds de profondeur, devient à son tour obsolète face aux exigences de l’industrialisation du XXe siècle. Il cesse définitivement ses activités en 1959 après l’aménagement de la Voie maritime du Saint-Laurent.
Dès 1929, l’actuel canal de Beauharnois, entre le lac Saint-François à Salaberry-de-Valleyfield et le lac Saint-Louis à Beauharnois, est creusé.
Cet ouvrage de 24 kilomètres de long est large de 1 kilomètre. Plusieurs terrains agricoles sont détruits au cours des travaux qui sont achevés en 1932. Ce nouveau canal de vingt-huit pieds de profondeur voit passer des milliers de bateaux océaniques.
Après l’ouverture du canal de Beauharnois, grâce au détournement de 80% du débit des eaux du Saint-Laurent et à une dénivellation de 24 mètres entre les deux lacs, on peut construire la centrale hydroélectrique Beauharnois, l’une des plus puissantes au monde. Cette centrale fut la propriété de la Beauharnois Light, Heat & Power, puis d’Hydro-Québec depuis les années 1960.

Photos de l’écluse du canal © Lucie Smith.
En 1959, le canal de Beauharnois devient une partie intégrante de la Voie maritime du Saint-Laurent et des installations portuaires y sont érigées. Environ 2 000 navires commerciaux y transitent annuellement jusqu’aux Grands lacs.
Photos de l’écluse du canal © Lucie Smith.
Voir aussi :
- MRC de Beauharnois-Salaberry
- Canal de Chambly
- Canal de Coteau-du-Lac
- Canal de Saint-Ours
- Centrale de Beauharnois
- Lac Saint-Louis
- Salaberry-de-Valleyfield
- Voie maritime du Saint-Laurent
Bonjour,
Nous avons le bonheur mon mari et moi de posséder la maison du surrintendant du vieux canal de beauharnois. Comme nous sommes en train de la restaurer, nous cherchons des photos et des informations sur le sujet. Nous savons que la maison et les titres de propriété ont été cédés à un certain M. Charles-René Gagnon en 1950-1951.
Si vous possédez des information….S.V.P. communiquez avec nous.
Nathalie & Michel
Bonjour.Je voudrais savoir si vous avez des nouvelles concernant le bateau »contamine »qui se trouve a l’encre pas tres loin de la centrale Beauharnois depuis l’annee passe,fin ete.Merci.
Lorsque j’étais petite, il y avait plusieurs maisons sur les terrains avoisinant l’usine et lors d’une promenade au bord de l’eau, près du bateau, j’ai perçu au pied d’une marche les mots » villa Flore » pouvez vous m’en donner plus d’informations s.v.p.
Nous allons souvent marcher mon conjoint et moi sur le bord de l’eau près du bateau jusqu’à l’écluse et nous avons aussi tenté de faire des recherches sur « Villa Flore », inscription sur une marche près de l’eau, et nous n’avons rien trouvé. Comme j’ai vu le commentaire y faisant mention et aucune réponse l’accompagnant, je tente ma chance et je réitère la question si quelqu’un sait l’historique de ces mots gravés?