Monde des plantes

Une pomme par jour

Une pomme par jour

Une pomme par jour… ça donne onze kilogrammes chaque année par personnes

L’origine de la pomme se perd dans la nuit des temps. Présente aux premiers jours de l’histoire de notre civilisation, la pomme ne révélera sans doute jamais si Adam, hôte du paradis terrestre, mordit dans une Mcintosh, une Lobo ou une Cortland ! On sait heureusement que la pomme tentatrice n’aura pas légué la tache originelle aux fruits contemporains.

La pomme (Malus syvestris) est originaire de l’Asie Mineure : comme des dizaines d’autres régions de notre planète. Le Québec l’a adoptée et les Québécois y ont pris goût. Chacun de nous consomme annuellement 11 kilogrammes de pommes en moyenne, le poids dépassé uniquement par la consommation de bananes. Pour suffire à la demande et entretenir un petit marché d’exportation, les quelque 1000 pomiculteurs répartis dans les régions de la Montérégie, de Missisquoi, de l’Estrie, des Laurentides et de la région de la Capitale nationale travaillent à plein régime. On y produit plus de 100 000 tonnes de pommes chaque année. La populaire McIntosh accapare plus de 60 pour cent de la récolte. Près de 40% de la production totale est transformée en jus, en confitures, en gelées et en desserts, en majeure partie grâce au recyclage des fruits tombés ou déclassés. La mise en marché du produit frais comprend l’autocueillette, la vente dans les kiosques publics et la distribution par les grossistes et les détaillants.

Depuis qu’ils ont survécu dans les bagages de Louis Hébert, le premier agriculteur en Nouvelle-France, arrivé en 1617, et à une première plantation, en 1650, sur les flancs du Mont Royal, les pommiers ont beaucoup évolué en sol québécois. L’utilisation de porte-greffes mains et semi nains a gagné en popularité, mais nous avons également constaté que le pommier standard conserve la faveur des producteurs sur à peu près 40 pour cent de la superficie pomicole.

Inutile de chercher chez nous le serpent de l’antique Éden, bien que nos vergers soient affectés par la présence de bestioles de toutes sortes. Les abeilles, certainement les plus utiles, sont aptes à polliniser les fleurs de la plupart des variétés. Une fois la fécondation assurée, le fruit en croissance affronte la horde des ravageurs qui s’attaquent au pommier lui-même. La lutte contre les pucerons et les acariens s’avère particulièrement féroce. Pour en venir à bout, plusieurs pomiculteurs ont délaissé les insecticides et les acaricides au profit d’une arme biologique inespérée, la coccinelle. Eh oui! La « bête à Bon Dieu » de notre enfance, l’espèce Harmonia axyridis en particulier, est une insatiable croqueuse d’insectes nuisibles de plus en plus active dans les vergers québécois. Évidemment, la coccinelle n’empêche pas les avatars du pommier comme la tavelure que l’on prévient généralement par l’application d’un fongicide.

À l’automne, c’est à notre tour d’envahir les vergers sous l’œil bienveillant du pomiculteur, d’en profiter pour dépouiller les arbres des belles balles rouges, vertes et jaunes et d’en croquer une à belles dents sur place, en choisissant la plus savoureuse parmi pas moins de 18 variétés. Voilà une moisson qui comble les goûts et les caprices les plus exigeants et les plus sophistiques.

Pommier

Pommier au Québec, photo de GrandQuebec.com.

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