Pitaya au Québec
Le fruit du dragon
Le pitaya ou le fruit du dragon (dragon fruit) est originaire d’Amérique centrale, comprenant notamment le sud du Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Costa Rica.
Ce fruit de couleur généralement rose foncé, rose vif ou de couleur jaune a les écailles et, à l’intérieur, une pulpe blanche parsemée de grains noirs. Reconnu pour son goût suave, ce fruit est très courant en Asie et est couramment consommé dans plusieurs pays du monde dont le Québec. En Europe, son jus est présent de plus en plus souvent et il a déjà fait son entrée en Amérique du Nord.
Le nom de pitaya ou pitahaya vient de l’indien Taïno et signifie fruit écailleux. En anglais on l’appelle aussi strawberry pear.
Côté santé, le pitaya est bon pour la digestion et pour le transit intestinal, grâce à la graisse naturelle contenue dans ces petites graines noires qui parsèment sa pulpe et qui donnent un effet laxatif. La médecine traditionnelle des Indiens d’Amérique centrale attribue au pitaya d’étonnantes vertus digestives.
Cent grammes de fruit ne contiennent qu’une cinquantaine de calories. Le pitaya est riche en vitamine C, en fibres, minéraux, antioxydants et bétacyanine (principalement la variété à chair rouge). Ce fruit aide aussi à réduire le taux d’acide urique dans le sang et favorise ainsi la prévention de la goutte.
Parfois cependant ce fruit peut provoquer des intolérances et allergies (nausées, rougeurs de la peau, gonflement de la langue, vomissements), mais ces phénomènes sont très rares et n’ont été signalés que chez des personnes ayant déjà un terrain allergique.
Un fruit mesure une dizaine de centimètres et pèse environ 350 grammes, mais il peut atteindre jusqu’à 700 grammes. D’une saveur douce et fraîche, peu prononcée, laissant un arrière-goût léger de lait, sa texture se rapproche de celle du melon.
Il existe trois sortes de fruits provenant d’autant d’espèces distinctes, tous comestibles, à basse teneur en calories et portant une peau épaisse à petites feuilles : Hylocereus undatus, pulpe blanche et peau rose, Hylocereus polyrhizus, pulpe rouge et peau rose et Selenicereus megalanthus, pulpe blanche et peau jaune.
Des études ont montré que le pitaya contribuait à faire baisser le taux d’acide urique dans le sang, ce qui peut être utile pour prévenir la goutte. Il est également intéressant pour lutter contre l’hyperglycémie.
Historiquement, ce membre de la famille des cactus a été importé au Vietnam par les colons français au début du XIXe siècle. On raconte qu’initialement, le pitaya était réservé à la famille royale puis à la bourgeoisie locale. Vers la fin du XIXe siècle, le fruit du dragon devient le premier produit d’exportation du Vietnam et rivalisèrent en prix avec le fruit vedette de la région, le durian.
Sa couleur attrayante, plus encore que ses qualités nutritives, en fait un excellent produit marketing ; plusieurs acheteurs achètent ce produit plus pour la décoration que pour la dégustation.
On mange un pitaya comme on mange un kiwi, à la petite cuillère, cru, bien frais et coupé en deux. On peut y ajouter quelques gouttes de jus de citron pour relever le goût.
Le fruit sert également à confectionner de délicieux sorbets et se mélange agréablement à une salade de fruits. On peut en faire du jus ou du vin. La grosse fleur du pitaya est aussi comestible et on peut en faire du thé.
Pour la conservation : on garde le pitaya dans le réfrigérateur. Un pitaya mûr se conserve au réfrigérateur pendant quelques jours tandis que le pitaya non mûr se conserve pendant deux ou trois semaines. En fait, comme le pitaya est reconnu pour la fragilité de sa chair, il est préférable de le consommer le plus rapidement possible après l’achat afin d’éviter d’éventuelles meurtrissures.
Le pitaya a l’avantage de nécessiter de 5 à 10 fois moins d’eau que n’importe quelle autre culture fruitière, ce qui en fait un produit intéressant pour exploiter les zones arides.
Aujourd’hui, en Israël, des chercheurs tentent de trouver de nouveaux hybrides (croisement de pitaya jaune, plus sucré avec le rouge, plus joli) afin d’améliorer les qualités gustatives du fruit, ce qui permettrait de le vendre plus facilement.
Les principaux producteurs mondiaux de pitaya sont la Colombie et le Mexique, mais le fruit est cultivé dans toute l’Asie du Sud Est (Vietnam, Malaisie, Taïwan) et la côte sud-est de la Chine. La version bonsaï du pitaya est courante sur les marchés à fleur de Taïwan. En Israël, on le produit sous serres car cette cactacée ne supporte pas le plein soleil. On le cultive et apprécie au Guatemala, en Australie, en France (sur l’île de la Réunion), en Polynésie.
La seule difficulté de la production réside dans la fécondation des fleurs qui, originellement, est faite par les papillons ou les chauves souris des forêts tropicales. On le multiplie généralement donc plutôt par bouture.
Au Québec, le pitaya fait désormais partie intégrante de l’offre en fruits tropicaux des grandes surfaces. Les quantités de pitaya rouge importées augmentent toujours.
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