Monde des plantes

Les plantes carnivores du Québec

Les plantes carnivores du Québec

Une flore fascinante : Les plantes carnivores du Québec

Le climat du Québec et les tourbières favorisent chez nous la croissance de 14 espèces de plantes à l’étreinte mortelle. Cela ne veut pas dire qu’il nous faille porter une armure pour nous promener à travers les bouquets de rossolis, de sarracénies, de grassettes et d’utriculaires. Ced délicates créatures végétales ne possèdent ni crocs acérés ni venin meurtire et leur talent sert uniquement à pièger de minuscules organismes. Ce sont surtout les insectes qui devraient se méfier des feuilles en forme d’urnes des plantes carnivores, de leurs villosités senstives ou de la « colle » qui les enrobe. Finalment, les plantes mangeuses d’animaux du Québec sont exclusivement « insectivores », voilà le mot qui leur convient.

En général, les plantes carnivores s’établissent dans un sol pauvre en élément nutritifs. Pour pallier de maigres ressources et coloniser un sol ingrat boudé par les plantes plus exigeantes, les végétaux carnivores ont développé l’art de capturer des insectes. Beacoup de ces espèces présentent des techniques de chasse plutôt passives. Mouches, abeilles et pucerons attirés par le chatoiement des rossolis (Drosera sp.) sont rapidement englués et engloutis par des poils glandulaires, puis digérés à l’aide de sucs sécrétés spécialement à cet effet.

D’autres insectes se laisseront aveugler par la couleur de la sarracénie pourpre (Sarracenia pupurea) ou griser par le nectar qui recouvre ses feuilles recourbées en de profondes coupes. Séduit, l’insecte s’engage dans une voie sans issue, car d’abondantes et longues villosités l’empêchent de regagner la sortie : l’infortuné périt noyés et sera lentement digéré par la plante.

Certains végétaux carnivores ont développé l’étonnante capacité de capturer instantanément leurs proies. Les utriculaires (Utricularia sp.), par exemple, dont plusieurs espèces peuplent les lacs et les marais du Québec, sont des championnes dans ce domaine. Comme l’ensemble du monde végétal, elles ne possèdent pas de muscles; mais en utilisent la pression de l’eau qui les entoure, elles sont capables de capturer des animaux microscopiques. La plante possède une multitude d’utricules formés de segments de feuilles modifiées. Le piège est amorcé par l’expulsion de l’eau contenue dans l’outre qui applique une pression sur la sortie. . Quand un organisme l’effleure, l’utricule s’ouvre, provoquant un appel d’eau immédiat qui happe l’intrus en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Mises à part quelques extravagances de la nature, la majorité des plantes carnivores sont plutôt discrètes. Le géant du genre, le népenthès, présent en Asie tropicale et à Madagascar, atteint plus de 10 mtères de longueur. Il capture des grenouilles et, dans de rares cas, des oisillons ou de très petits rongueurs. En dépit de leur mode de vie inusité, qui excite l’imagination, les plantes carnivores sont inoffensives pour les humains. On les observe sans risque et il suffit d’un peu d’attention pour découvrir de ces belles gourmandes dans les tourbières de la Côte-Nord.

Drosera Rotundifolia

Drosera Rotundifolia, source : Migas – commons.wikimedia.org/wiki/File:Drosera-rotundifolia.jpg.

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