Ginseng au Québec
Le ginseng est une plante dont la racine est réputée par ses propriétés pharmaceutiques. Cette plante vivace appartient à la famille des Araliaceae (genre Panax). On utilise également le ginseng comme aliment.
Le ginseng est très prisé et a fait l’objet, au cours des siècles, d’un commerce très lucratif. À cause de cette plante miraculeuse, de nombreuses fortunes se sont faites et défaites en un seul jour.
Les Asiatiques le considèrent comme un excellent aphrodisiaque, particulièrement pour les hommes dont la virilité s’estompe avec l’âge. En fait, de façon générale, la tradition orientale en fait un tonique particulièrement adapté aux personnes âgées, que ce soit pour rétablir un bon niveau de performances physiques ou une bonne activité mentale. Toutefois, la médecine traditionnelle chinoise le prescrit rarement seul, mais plutôt en mélange avec diverses autres plantes médicinales.
Brève histoire du ginseng
En Europe le ginseng est connu depuis 1711, grâce au Père Jartoux, missionnaire jésuite en Chine, qui fait parvenir aux Européens une description détaillée du ginseng oriental.
Au Canada, c’est le père Francis Lafitau découvre une espèce indigène de ginseng dans nos forêts de feuillus en Nouvelle-France.
Les Amérindiens l’utilisaient comme un médicament et mâchaient la racine fraîchement récoltée car elle est alors agréablement sucrée.
En peu de temps, il devient plus lucratif de courir les bois à la recherche de la racine que de cultiver la terre. Au XVIIIe siècle, certains fermiers abandonnent alors la culture du blé, pourtant denrée essentielle, pour s’adonner à la recherche de cette plante qui promettait des revenus fabuleux.
Ceux qui sont restés sur les fermes se retrouvent sans main-d’œuvre, les Amérindiens qu’ils embauchaient ayant abandonné leur travail pour partir à la recherche de l’or végétal. On peut assimiler ce formidable déplacement de personnes à la ruée vers l’or en Californie au XIXe siècle.
Des tonnes de racines de ginseng sont expédiées vers la Chine et vers l’Europe. Si bien qu’à la fin du XIXe siècle, la plante a pratiquement disparu du Québec et de l’Ontario.
Aujourd’hui, au Québec, le ginseng ne survit que dans de très rares stations, dont l’emplacement est gardé secret par quelques botanistes incorruptibles. On raconte qu’aux États-Unis, le ginseng ne pousse plus que dans les endroits infestés de serpents, connus d’une poignée de braves cueilleurs.
Composition
On y trouve plusieurs composés. Il comporte des ginsénosides, des triterpénoïdes (Terpénoïdes à 6 unités isoprène), dont le protopanaxadiol, sapogénine triterpénique à squelette damarane. Il pourrait augmenter la synthèse de NO par la paroi des vaisseaux, contribuant à un relâchement des fibres musculaires.
Culture
Le ginseng doit être cultivé pendant plusieurs années pour que le rhizome acquière toutes ses qualités. Il s’agit d’un produit coûteux, car sa culture nécessite beaucoup de soin. Plante de sous-bois, il a besoin d’ombre naturelle.
En Corée, la culture de ginseng est sous le monopole de l’État, qui détermine les normes de qualité, les prix et les volumes que les fermiers peuvent produire. Au Vietnam, où pousse une espèce locale rare, on a entouré de hautes clôtures métalliques les enceintes où elle s’est établie. En Chine, où le ginseng poussait jadis à l’état sauvage, il s’est quasiment éteint à cause de la surexploitation des forêts.
Pour cultiver le ginseng, il est préférable de le faire en un bac rempli de terreau. À l’automne, il rentre en repos végétatif et ne craint pas les gelées. Il reprend sa végétation à partir du printemps.
Effets secondaires et précautions
Le ginseng peut diminuer l’efficacité d’un anticoagulant, la warfarine. Il interfère également avec certains médicaments. À forte dose, il y existe un risque d’effets secondaires, tels hypertension artérielle, troubles du comportement, diarrhée. La prudence est de mise chez une femme enceinte, du fait de la similarité des ginsénosides avec certaines hormones sexuelles.