Arisème petit-précheur au Québec
L’Arisème petit-prêcheur, connu scientifiquement sous le nom de Arisaema triphyllum, est une plante fascinante de la famille des Araceae, couramment trouvée dans les forêts humides et ombragées d’Amérique du Nord, y compris au Québec. Cette plante est également appelée « Jack-in-the-pulpit » en anglais, en référence à sa structure florale unique qui ressemble à un prédicateur debout dans une chaire.
En ce qui concerne sa présence au Québec, l’Arisème petit-prêcheur est relativement commun dans les sous-bois humides et les zones boisées à sol riche de la province, surtout dans les régions sud. Il fleurit généralement au printemps, d’avril à juin, selon les conditions climatiques locales.
La structure de la plante comprend une spathe, qui est une grande feuille enroulée qui forme une sorte de capuchon ou de voile, sous laquelle se cache le spadice, un axe floral sur lequel les fleurs sont disposées. La spathe peut varier en couleur, allant du vert au pourpre strié. L’aspect intrigant de cette plante ne s’arrête pas là : elle possède également des feuilles souvent en forme de trèfle ou tripartites, d’où son nom scientifique.
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L’Arisème petit-prêcheur est également connu pour ses tactiques de reproduction uniques. La plante peut attirer et piéger temporairement des insectes pour assurer la pollinisation. Les fruits qui suivent la floraison sont des baies rouges brillantes qui émergent en fin d’été et sont attrayantes pour diverses espèces d’oiseaux et de petits mammifères, bien que toxiques pour les humains.
En outre, il est important de noter que toutes les parties de l’Arisème petit-prêcheur contiennent des cristaux d’oxalate de calcium, ce qui les rend potentiellement irritantes et toxiques au contact ou à l’ingestion pour les humains et les animaux domestiques. Cela ne semble pas décourager certains animaux sauvages, qui jouent un rôle clé dans la dispersion de ses graines.
Cette plante contribue à la biodiversité des sous-bois québécois. De plus, elle ajoute également une touche d’originalité et de mystère aux paysages naturels de la région.
Une nord-américaine, malgré ses airs exotiques…
L’arisème petit-prêcheur se reconnaît à sa fleur qui apparaît au printemps : un spadice enveloppé par une spathe zébrée de beige et de brun, rabattu comme les abat-voix au-dessus d’une chaire de prêcheur, d’où vient son nom. Les Iroquois l’appelaient berceau, car il ressemblait à un porte-bébé amérindien.
En automne, la plante porte une grappe de fruits rouges toxiques. Fait exceptionnel, le sexe de cette plante peut changer d’une année à l’autre. Le même individu revêt tantôt un sexe mâle, tantôt femelle et parfois les deux en même temps. Seules les femelles adultes ont deux feuilles, ce qui permet de les reconnaître facilement.
À partir de la dispersion des graines, l’arisème prend de quatre à six ans pour fleurir de nouveau et produire d’autres semences. Sa croissance lente la rend fragile et précieuse. On recommande donc de ne pas la toucher ni la prélever.
Aux boisés, vous pouvez observer cette plante en bordure de certains sentiers. Des mesures étant prises afin de la protéger, il est important de marcher dans les sentier le cas échéant afin d’éviter de la piétiner.