Arbres conifères nains : Des conifères terre à terre
Ils doivent la plus grande partie de leur charme à leur petite taille. Mais ils sont aussi très polyvalents. Certains forment des tapis si denses qu’ils ne laissent la place à aucune mauvaise herbe. D’autres rampent ou ont les branches qui pendouillent. Quelques-uns poussent même la coquetterie jusqu’à changer de couleur au cours de l’année. Et la plupart sont très résistants au froid.
Depuis quelques années, les arbres nains ou les espèces qui limitent leur ascension à deux mètres sont de plus en plus populaires. Si les conifères ont la cote, les feuilles ne sont pas en reste. C’est le cas des lilas nains, par exemple. L’un d’eaux, le « Josée », donne même en juillet une deuxième floraison, beaucoup moins abondante toutefois que celle du printemps.
« Aujourd’hui, on retrouve une foule de variétés d’arbres de petite taille dans les pépinières. Leur formes et leur coloris sont très diversifiés. L’engouement du public est manifeste. Au lieu d’acheter un pin ou un érable qui atteindra une taille considérable, ils préfèrent maintenant avoir plus de diversité et achèteront deux arbres à petit développement qu’ils pourront loger dans le même espace ».
C’est Pierre Paquette qui parle. Copropriété de la pépinière Abbotsford, dans le village du même nom, en Montérégie, une des plus importantes au Québec dans la production d’arbres et d’arbustes. Il s’agit là selon lui d’une tendance qui va se maintenir encore longtemps. Même le monde des vivaces n’y échappe pas, dit-il.
Même son de cloche de Jean-Pierre Devoyault, propriétaire de la Pépinière des Jardins de Jean-Pierre, à Sainte-Christine, près d’Acton Vale. « Les arbres miniatures et les variétés à faible développement deviennent de plus en plus populaires parce que les terrains sont plus petits. Leurs formes sont souvent inusitées. Le vert feuillage des conifères est parfois devenu jaune, doré ou rougeâtre, ce qui représente un attrait additionnel, fait-il valoir. Les variétés naines conviennent très biens aux rocailles qui connaissent un renouveau ainsi qu’à la culture en en pot ou en auge.
Souvent, le tiers des végétaux d’une auge sont des conifères nains. »
Horticulteur réputé notamment en raison de sa recherche incessante de nouveaux végétaux inusités, M. Devoyault apprécie particulièrement les petits conifères qui restent toujours en beauté. D’autant plus que certains changent même de couleur à une ou deux reprises durant l’année. Il rappelle qu’il y a quelques années, on ne vendait qu’une seule variété de pin mugo et elle jouissait d’une grande popularité. Mais les propriétaires déchantaient quand ils réalisaient que l’arbre atteignait une taille imposante et une hauteur de trois mètres. Aujourd’hui, une vingtaine d’hybrides de pins mugo sont offertes au Québec et certains ne dépassent jamais 50 ou 90 cm de hauteur.
À l’intentio de La Presse, les deux horticulteurs ont préparé une liste d’arbres et d’arbustes de petite dimension faciles à faire pousser. Ils nous donnent aussi quelques conseils, souvent essentiels pour conserver nos arbres durant des années, mais qu’on oublie parfois de mettre en pratique.
Les arbres nains peuvent parfois sembler coûteux. Mais en dépit de leur taille réduite, ils sont déjà âgés de plusieurs années lors de la vente. Ils ont été entretenus et dorlotés durant tout ce temps. Et en horticulture, plus que dans de nombreux autres domaines, le temps c’est de l’argent.
