Vol spatial

Vol spatial interstellaire

Un vol spatial interstellaire entrepris par un engin dont la vitesse approcherait de la lumière n’est pas un objectif envisageable dans deux cents ans, mais dans mille ou dix mille ans. Mais ce vol est en principe possible. R.W. Bussard a proposé une sorte de statoréacteur interstellaire qui recueillerait la matière diffuse – principalement formée d’atomes d’hydrogène – en suspension entre les étoiles, lui ferait subir une accélération dans un moteur à fusion et la rejetterait à l’arrière.

L’hydrogène serait utilisé à la fois comme carburant et comme masse de réaction. Mais dans la profondeur de l’espace il n’y a environ qu’un seul de ces atomes dans dix centimètres cubes, le volume d’un gros grain de raisin. Pour que l’engin fonctionne, il lui faudrait une aire de collectage frontale couvrant des centaines de kilomètres. Quand il atteindrait sa plus grande rapidité, les atomes d’hydrogène se déplaceraient par rapport à lui à une vitesse proche de celle de la lumière; et si l’on ne prenait les précautions nécessaires, le vaisseau et les passagers seraient grillés par ces rayons cosmiques induits.

L’une des solutions avancées consiste à utiliser, d’une part, un laser pour dépouiller les atomes interstellaires de leurs électrons et les charger électriquement à distance ; d’autre part, un champ magnétique extrêmement poussant pour attirer dans l’aire de collectage les atomes chargés électriquement et les écarter ainsi du reste les atomes chargés électriquement et les écarter ainsi du reste du vaisseau spatial. Par leur échelle, de telles constructions seraient sans précédent. Nous parlons d’engins de la taille d’un petit monde.

Réfléchissons un moment à un tel vaisseau. La loi de la gravitation fait que la Terre nous attire avec une certaine force, que nous ressentons lors d’une chute comme une accélération. Si c’est du haut d’un arbre que nous tombons – et nombre de nos ancêtres protohumains on dût en faire l’expérience, – notre chute sera de plus en plus rapide, sa vitesse augmentera de dix mètres par seconde. Cette accélération caractérise la force de la gravité qui nous retient sur la surface de la Terre.

Si nous voyageons dans un engin interstellaire dont l’accélération serait de 1 g, nous nous sentirions dans un milieu parfaitement naturel.

Un objectif pas trop lointain pour une mission stellaire serait l’étoile de Barnard, un soleil peut-être entouré de planètes et situé à environ six années-lumière. On pourrait l’atteindre en huit ans – durée mesurée par les horloges du bord. Il faudrait 21 ans pour atteindre le centre de la Voie lactée, 28 ans pour atteindre M31, dans la galaxie d’Andromède.

Il va sans dire que pour ceux qui ne participeraient pas au voyage, les choses se présenteraient tout autrement. Les vingt et un ans pour atteindre le centre de la galaxie équivaudraient sur Terre à trente mille ans…

Voyage spatial relativiste

Les vols spatiaux relativistes rendront l’Univers accessible à des civilisations avancées, mais seulement pour ceux qui participeront au voyage.

En principe, un voyage interstellaire effectué à une vitesse qui, décimale par décimale, se rapprocherait de celle de la lumière nous permettrait de faire le tour de l’Univers connu en quelque 56 ans, temps mesuré à bord.

Mais dans ce cas nous ne revendrions que dans quelques dizaines de milliards d’années, pour trouver la planète Terre réduite à un tas de cendres calcinées, et le Soleil éteint.

Les schémas des différents vaisseaux photoniques, statoréacteurs, astro-navires, bâtiments intergalactiques sont probablement aussi loin des engins réels que nous, les Terriens, construirons dans l’avenir que les modèles de Vinci le sont aujourd’hui des engins supersoniques que nous possédons. Mais si nous ne nous détruisons par nous-mêmes, un temps arrivera où nous nous aventurerons vers les planètes du système solaire et lorsque nous l’explorons les planètes d’autres étoiles nous feront signe.

Grosso modo, voyages dans l’espace et voyage dans le temps sont indissociables. Parce que nous ne pouvons voyager vite dans l’espace qu’en avançant vite dans le temps.

Peut-être, trouvera-t-on des procédés d’hibernation inoffensifs pour les humains : les voyageurs seraient réfrigérés et se réveilleraient quelques siècles plus tard. Ou peut-être on pourrait utiliser des vaisseaux de plusieurs générations qui arriveraient sur la planète amenant des lointains descendants de ceux qui se seraient lancés dans l’espace vers ces étoiles quelques siècles auparavant.

Tous ces vaisseaux stellaires « non relativistes » coûteraient des sommes énormes , mais semblent presque faciles à concevoir si on les compare à des engins qui se déplaceraient à une vitesse proche de celle de la lumière.

D’autres systèmes stellaires sont accessibles à l’espace humaine, mais ce sera au prix de longs et durs efforts.

Voir aussi :

Un vol spatial interstellaire entrepris par un engin dont la vitesse approcherait celle de la lumière n’est pas un objectif envisageable dans deux cents ans, mais dans mille ou peut-être cinq mille ans. Source de l’image : Megan Jorgensen.

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