Le tatouage

Le « piquage » ou « tatouage »

Texte, tiré de Les mots qui restent, de  M. P.-G. Roy, publié en 1934 à Québec

Nos ancêtres étaient venus ici pour implanter la vraie foi chez les Sauvages et leur faire adopter notre genre de vie et nos coutumes. Et, dans bien des cas, c’est le contraire qui arriva. Les Sauvages restèrent Sauvages, et les Français ou Canadiens devinrent Sauvages. Que de Canadiens, sous le régime français, qui, après avoir vécu avec les Sauvages pendant quelques mois, adoptaient leur vie errante et ne voulaient plus vivre ailleurs que dans les bois.

Une des coutumes les plus curieuses empruntée aux Sauvages par les Canadiens fut le piquage ou tatouage. Un Sauvage ne passait pas pour un homme s’il n’avait sur le bras ou le corps la figure d’une plante ou d’un animal.

C’est Montcalm, dans son Journal, qui nous apprend comment ces figures se piquaient ou se tatouaient sur la peau. La figure se traçait en piquant la peau avec une aiguille et dans les petites ouvertures faites par l’aiguille, on faisait brûler de la poudre. L’opération était longue et douloureuse mais, en retour, elle restait indélébile. Des lavages mille fois répétés ne réussissaient pas à faire disparaître ces tatouages.

L’habitude du tatouage devint tellement en vogue chez les jeunes gens que même ceux qui n’avaient jamais été dans les bois avec les Sauvages se faisaient tatouer pour montrer leur bravoure ou qu’ils étaient durs au mal. Cette pratique du piquage ou du tatouage déplaisait souverainement aux gens de bonne éducation.

M. Pécaudy de Contrecœur écrivait à son fils aîné, qui venait d’entrer dans l’armée et partait pour une rude campagne: « Donnez-vous bien de garde de faire la sottise de vous faire piquer : Je vous le défends. »

le tatouage
Nous recevons tous au berceau les croyances de notre tribu en tatouage ; la marque peut sembler superficielle, elle est indélébile. (Oliver Wendell Holmes, écrivain et médecin américain). Photo : © GrandQuebec.com.

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