
Molière en Nouvelle-France
Le comte de Frontenac a interdit la mise en scène des pièces de Molière, c’est le cas le plus célèbre de représailles contre l’art au Québec, mais les archives judiciaires de l’époque de la Nouvelle France témoignent que les autorités craignaient toujours les chansonniers et les acteurs.
En 1709, M. Jean Berger, âgé de vingt-sept ans, subit un châtiment à cause de ses chansons.
Le dimanche 24 février 1709, Jean Berger est arrête par erreur à cause d’un incident dont il n’était pas coupable (il s’agissait d’une bagarre entre un citoyen de la ville et un soldat). On le fit sortir de la prison après quelques heures.
Toutefois, durant sa brève détention, Jean Berger eut la malencontreuse idée de composer une chanson sur l’incident auquel il avait été mêlé à tort.
La chanson lui valut l’accusation d’être « pamphlétaire séditieux » et il a été condamné «à être appliqué au carcan de la place publique le jour du marché et à y demeurer attaché par le col, l’espace d’une heure». Une annonce posée devant et derrière le carcan indiquait : « Auteur de chansons » (!!).
Le malheureux fut banni pour toujours de Ville-Marie, en plus de devoir payer une amende pour dommage au Roi.
Curieusement, les vrais coupables de la bagarre, deux soldats, réussirent à s’évader grâce à l’aide d’amis qui avaient fait parvenir en prison des vêtements féminins. Ils furent condamnés à «être pendus et étranglés», mais «il fut convenu que la sentence serait exécutée en effigie sur un tableau» !

Le gouverneur de la Nouvelle-France Frontenac en route pour la forteresse de Cataraqui en 1690 (fondée en 1673 sous le nom de Cataraqui, aujourd’hui cette localité porte le nom de Kingston, en Ontario). Source : John Henry de Rinzy / Bibliothèque et Archives Canada / C-013325. Cette image fait partie du domaine public.
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