Rayonnement de fond

Un écrin de bijoux dans le ciel

Rayonnement de fond… il y a quelque chose de déroutant. Des observations effectuées à l’aide d’une antenne radio très sensible transportée près du sommet de l’atmosphère terrestre à bord d’un avion U-2 ont montré que le rayonnement de fond est, à première approximation, tout aussi intense dans toutes les directions — comme si la boule de feu du Big Bang s’était étendue de façon tout à fait uniforme, une origine de l’univers marquée par une symétrie très précise.

Mais le rayonnement de fond, lorsqu’on l’examine avec une plus grande précision, s’avère imparfaitement symétrique. Un petit effet systématique pourrait s’expliquer si la Voie lactée (et probablement les autres membres du Groupe local) filait vers l’amas de la Vierge à une vitesse de plus d’un million de milles à l’heure (600 kilomètres par seconde). À ce rythme, nous l’atteindrons dans dix milliards d’années, et l’astronomie extragalactique deviendra alors bien plus aisée.

L’amas de la Vierge est déjà la plus riche collection de galaxies connue : il regorge de galaxies spirales, elliptiques et irrégulières, un véritable écrin de bijoux dans le ciel.

George Smoot et ses collègues, qui ont réalisé ces observations en haute altitude, suggèrent que la Voie lactée est entraînée gravitationnellement vers le centre de l’amas de la Vierge ; que l’amas compte bien plus de galaxies que celles détectées jusqu’ici ; et, plus surprenant encore, que sa taille est immense, s’étendant sur un à deux milliards d’années-lumière dans l’espace.

rayonnement de fond
« Pourquoi devrions-nous nous précipiter vers l’amas de la Vierge ? »
En contexte, dans le texte précédent que vous avez demandé de traduire, cette question renvoie à l’observation selon laquelle la Voie lactée se dirige vers cet amas en raison d’une attraction gravitationnelle, ce qui pourrait faciliter les observations en astronomie extragalactique dans un futur très lointain. (Citations de Megan Jorgensen, image: © Megan Jorgensen.)

Quelques mythes du bassin du Pacifique et d’autres régions

Ces mythes sont des hommages à l’audace humaine. La principale différence entre ces récits et le mythe scientifique moderne du Big Bang, c’est que la science se remet en question. Et que nous pouvons réaliser des expériences et des observations pour vérifier nos idées. Mais ces autres récits de la création méritent notre profond respect :

« Au commencement était le grand œuf cosmique. Dans l’œuf régnait le chaos, et flottant dans le chaos se trouvait P’an Ku, l’Indifférencié, l’Embryon divin. Et P’an Ku jaillit hors de l’œuf, quatre fois plus grand que n’importe quel homme d’aujourd’hui, muni d’un marteau et d’un ciseau avec lesquels il façonna le monde » (Les mythes de P’an Ku, Chine, vers le troisième siècle).

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Aucun Aréan ne demeurait seul dans l’espace comme un nuage flottant dans le néant. Il ne dormait pas, car il n’y avait pas de sommeil ; il n’avait pas faim, car la faim n’existait pas encore. Ainsi, il resta ainsi longtemps, jusqu’à ce qu’une pensée lui vienne à l’esprit. Il se dit : « Je vais créer une chose » (un mythe de Maiana, îles Gilbert).

Avant que le ciel et la terre n’aient pris forme, tout était vague et informe… Ce qui était clair et léger s’éleva pour devenir le ciel, tandis que ce qui était lourd et trouble se solidifia pour devenir la terre. Il fut très facile pour le matériau pur et fin de se rassembler, mais extrêmement difficile pour le matériau lourd et trouble de se condenser. Par conséquent, le ciel achevé d’abord et la terre prit forme ensuite. Lorsque le ciel et la terre furent unis dans le vide et que tout était pure simplicité, alors, sans avoir été créées, les choses commencèrent à exister. Ceci était la Grande Unité. Toutes choses sortirent de cette Unité, mais toutes devinrent différentes (Huai-nan tzu, Chine, vers le premier siècle av. J.-C.).

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Un écrin de bijoux dans le ciel. Illustration : © Megan Jorgensen.

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