Rabelais, Pantagruel et Cartier

François Rabelais, Pantagruel et Jacques Cartier

En 1549, François Rabelais (1483? – 1553) est censuré par le Parlement français pour son Gargantua et Pantagruel. L’année suivante, Jean Calvin fustige l’écrivain dans son traité des scandales.

Le Quart Livre, qui fait suite au Tiers Livre (censuré, lui aussi, pour hérésie) est une épopée bouffonne inspirée des expéditions de Jacques Carter. C’est l’Odyssée maritime des héros à la recherche de l’Oracle de la Dive Bouteille et on peut y lire le fameux épisode des moutons de Panurge. Dans ce livre, l’écrivain exploite l’intérêt du public français pour les voyages de Jacques Cartier vers le Canada en décrivant les escales de Panurge, en route par l’Atlantique. Mais Rabelais y fustige certains corps constitués et religions.

Le 1er mars 1552, on condamne également le voyage entrepris par Pantagruel dans le Quart livre des faits et dits Héroïques du noble Pantagruel. Cette fois par la Sorbonne. Les théologiens de l’université jugèrent la satire de l’ouvrage trop forte à cause de sa violent attaque dirigée contre la papauté dans les chapitre 45 à 54 partout dans l’épisode des Décrétales. En fait, François Rabelais s’avait mêlé de près à la grande crise gallicane de 1551-1552. Celle-ci avait opposé Henri II au Saint-Siège, alors occupé par le pape Jules III, au point de laisser entrevoir pendant un temps le risque d’un schisme.

Pantagruel et ses compagnons naviguent de l’île en île, en quête de l’oracle, rencontrant chemin faisant des êtres monstrueux. Ce mélange d’érudition et de farce, d’obscénité et de philosophie plut cependant au public. Puisque les censures et les attaques n’empêchèrent pas Le Quart Livre de connaître un vif succès. Peut-être le plus grand que l’écrivain connut dans toute sa carrière. Enfin, pour cette seule année 1552, il n’y eut pas moins de cinq rééditions successives de l’ouvrage. Et une sixième, au début de 1553, l’année de la mort de Rabelais.

Bref, le Quart livre des faits et dits Héroïques du noble Pantagruel est ainsi la toute première référence au Canada dans la littérature française et mondiale.

echecs vivants
François Rabelais enrichit son roman d’un «beau bal d’Échecs vivants». Gravure ancienne, libre de droits.

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