
Poids et mesures en Nouvelle-France
Il est difficile d’évaluer les poids et mesures en usage en France et en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans les registres, dans les relations et récits de voyage ainsi que dans les actes officiels, on parle souvent des pieds-de-roi, des poignées ou encore des perches. Quelle est le contenu d’une poignée? Combien des perches faut-il pour faire un arpent? Qu’est-ce que la roquille, le sétier, le pot et le misérable?
Une mesure assez répandue à l’époque est la hauteur du ventre d’un cheval blanc (pourquoi blanc ? personne ne peut répondre)
Voici quelques explications :
Les seules mesures de l’espace sont celles qui se rapportent au corps humain et aux aptitudes des gens.
Une lieue représente une distance franchie par une personne adulte en une heure dans des conditions normales, soit environ 4 kilomètres.
Une ligne : deux grains d’orge mis côte à côte forment une ligne (cette mesure est trop petite pour se rapporter au corps humain, c’est une exception à la règle ci-dessus).
Un pouce : douze lignes font un pouce.
Un pied correspond à une mesure de 30 à 35 centimètres.
Cinq pieds font une brosse, six pieds font une toise et trois toises font une perche.
Un pas se mesure en 3 pieds soit 85-90 centimètres.
Une coudée, c’est un pied et demi.
Dix perches font un arpent et 84 arpents font une lieue.
Un pot de vin contient deux pintes.
Un baril, c’est de 35 à 40 pots selon la ville et la région. On en compte toutefois 46 pour obtenir une tonne.
Quant à une barrique, elle comprend de 110 à 180 pots. Un muid se forme de 140 pots (la barrique est une mesure pour les liquides, le muid est utilisé pour les solides).
Le tonneau d’Orléans recueille le liquide de 280 pots et le tonneau de Bordeaux est plus grand, il contient 420 pots.
Les matières solides ne se mesurent pas de la même manière que les liquides (voir plus haut).
On utilise aussi l’once romaine qui correspond à un douzième de livre romaine. Il existe aussi l’once de Paris qui est plus légère et constitue 1/16 de livre, soit environ 30 grammes.
Parfois, les poids, les mesures de distance et même les relations financières sont adaptés aux besoins de la traite avec les Amérindiens et varient donc d’un poste de traite à un autre.
La toise du charpentier et la toise du maçon ne sont pas égales. La perche de Paris, la perche forestière et la perche royale sont aussi différentes.
Les arpents varient selon la province française qui les utilise et, en conséquence, selon l’origine des résidents de la Nouvelle-France.
On peut mesurer la terre en journaux. Un journal correspond à l’étendue d’un lot qu’un colon peut travailler pendant une journée de travail.
Quant au misérable, cela équivaut au quart d’une roquille, très peu de chose, un ou deux doigts…
Voila pour l’exactitude des mesures d’antan.

Rue du Trésor à Québec. Photo : GrandQuebe.com
Voir aussi :
Bonjour, j’ai en main de vieux contrats notariés d’achats de terre à bois. Sur plusieurs contrats on donne des mesures en » pagé », j’aimerais savoir si vous pouvez me traduire cette mesure en pied. Merci de votre attention.