Opposition au mariage mixte

Une école de Shawinigan s’oppose au mariage mixte

Un incident maintenant oublié

(Un texte historique curieux paru dans le journal Le Canada, dimanche, le 7 décembre 1954).

Le professeur J. Michael Hewitt est revenu à Vancouver avec son épouse, originaire de la Jamaïque. On sait que Mme Hewitt était retournée dans son pays natal il y a deux mois, parce qu’on lui avait demandé de quitter l’école où son mari enseignait à Shawinigan (région de la Mauricie Bois-Francs d’alors, aujourd’hui Mauricie).

Selon Mme Hewitt, joli mannequin aux yeux bleus, le directeur de l’école, M.G. P. Kaye, lui demande de quitter les lieux « avant que les élèves ne reviennent et n’aperçoivent une personne de couleur dans l’école Mme Hewitt décida alors de rentrer dans son pays et son mari alla la rejoindre il y a un mois.

Il sont de retour au Canada, mais le professeur Hewitt a l’intention de se trouver du travail à Vancouver plutôt que de retourner à la petite école du lac Shawinigan.

Les autorités de l’école mauricienne avait tout de même invité Mme Hewitt à venir discuter son cas en compagnie de son père, M. Noël Holtz, comptable en chef du gouvernement de la Jamaïque.

Le directeur de l’école de Shawinigan, dans une déclaration, a révélé que l’école s’opposait au mariage mixte du professeur Hewitt et de Mme Dorothy Holtz. M. Kaye a expliqué qu’il avait demandé à Mme Hewitt de quitter l’école, avant même de savoir qu’elle avait épousé le professeur.

Il a également déclaré qu’il avait refusé, avec le doyen de l’école, de participer au mariage du professeur, parce qu’il s’opposait aux mariages mixtes.

Le directeur de l’école de Shawinigan soutien en dernier lieu qu’il n’est pas question de discrimination raciale, mais simplement d’un principe contre les mariages entre personnes de race différente.

Ce n’est qu’après le départ pour la Jamaïque de Mme Hewitt, le 18 septembre dernier, que le directeur de l’école a appris la nouvelle du mariage, par l’entremise des journaux.

Journal Le Canada, 7 décembre 1954).

Village Jamaïque
Un village au Jamaïque. Photographie de GrandQuebec.com.

Canton de Shawinigan, note historique

Ce canton aux contours irréguliers, délimité en partie par le Saint-Maurice au sud-est, est irrigué par cet important cours d’eau où se déchargent la rivière Shawinigan et la rivière de Machiche, de part et d’autre d’un relief de buttes arrosé par de nombreux petits lacs. De près de 40 mètres d’altitudes au sud-est, près du Saint-Maurice, le relief atteint plus de 300 mètres au sommet des collines qui dominent le paysage de Saint-Mathieu. Outre la ville de Shawinigan située sur la rivière Saint-Maurice, cette division territoriale urbanisée comprend également les municipalités de Saint-Gérard-des-Laurentides et de Saint-Boniface-de-Shawinigan. Le canton a été proclamé en 1948 et est enclavé dans le territoire de la municipalité de Saint-Boniface-de-Shawinigan.

Lac Shawinigan

Le plan d’eau douce situé dans le canton de Desaulniers, dans la municipalité de Saint-Alexis-des-Monts, dans la municipalité régionale de comté de Maskinongé, dans la région administrative de la Mauricie. Dès le milieu du XIXe siècle, la foresterie a été l’activité économique prédominante dans ce secteur forestier. Au XXe siècle, les activités récréotouristiques ont été mises en valeur autour du lac Shawinigan.

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